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6 questions sur le régime « low-carb »

Sabrina Mattens, diététicienne et nutritionniste, s’est spécialisée dans l’alimentation pauvre en glucides (hydrates de carbone). Elle en a adopté les principes au quotidien et suit ses patients désireux de perdre du poids.

1. Quel est le mécanisme de base de ce régime ?

Sabrina Mattens : Réduire fortement le nombre de glucides (les sucres) et privilégier les alternatives plus lentes, meilleures pour la santé, permet très vite à l’organisme de produire moins de glucose (glycémie). Comme le corps ne peut plus puiser son énergie dans le glucose, il va la chercher ailleurs : dans les réserves de graisse. Passer à une meilleure combustion des graisses permet de faire fondre les bourrelets et de mincir. Mais attention ! Il faut équilibrer ce phénomène en consommant des protéines et des bonnes graisses en suffisance. Car ce sont elles qui assurent un bon métabolisme et évitent au corps de perdre du muscle. Vous en verrez très vite les effets. En fonction du poids de départ, vous perdrez facilement un kilo dès la première semaine.

2. Peut-on faire du sport sans consommer de sucres rapides ?

Oui, sans problème. On entend souvent dire qu’il faut manger des sucres rapides quand on fait du sport mais c’est faux. Même à l’effort, l’organisme est tout à fait capable de puiser de l’énergie dans les graisses. Plusieurs études récentes ou en cours, menées auprès de sportifs de haut niveau, tendent à démontrer que la combustion de graisses pourrait même être garante de meilleurs résultats.

3. Quid si on souffre de diabète, de la maladie de Crohn ou d’hypercholestérolémie ?

Lorsquon souffre d’une maladie (chronique) et qu’on souhaite passer à un régime pauvre en glucides, il faut le faire sous surveillance médicale. Mais on a déjà pu constater d’excellents résultats chez des patients atteints de diabète, d’hypercholestérolémie, d’épilepsie, de la maladie de Crohn, d’affections cutanées... Plusieurs études l’attestent et j’ai pu moi-même le constater au cours de ma pratique. Des diabétiques de type 2 ont pu réduire, voire stopper leur traitement. Aux Pays-Bas, l’association contre le diabète se déclare convaincue et soutient que 80% des diabètes de type 2 pourraient être réversibles. En tant que diététicienne formée de manière classique, j’étais sceptique mais je dois reconnaître que les résultats sont là. En cas d’excès de cholestérol aussi, les valeurs sont ramenées à la baisse.

4. Certains dénoncent des carences en fibres ou en vitamines dues à une alimentation trop monotone. Avec le risque de manger trop de viande. Qu’en est-il...

Ceux qui se lancent dans ce genre de régime sans accompagnement risquent, effectivement, certaines carences, principalement parce qu’ils ont tendance à manger trop peu de légumes. Mais avec des apports équilibrés, il n’y a pas de problème. Il faut surtout faire attention à la vitamine D en consommant du poisson gras et en s’exposant au soleil. Le régime pauvre en glucides n’est pas un régime hyperprotéiné. Il ne s’agit pas d’augmenter sa consommation de viande. D’autant que que ce ne sont pas les protéines d’origine végétale qui manquent.

5. Mais ne perd-on pas surtout du muscle et de l’eau ?

On a constaté qu’un régime pauvre en glucides fait surtout perdre de la graisse. La masse musculaire et le taux d’hydratation de l’organisme restent quasi inchangés. Cela principalement grâce à l’apport de protéines.

6. Est-ce qu’on ne manque pas d’énergie en réduisant ses apports de sucre ?

Lors du passage à un régime pauvre en glucides, il arrive qu’on ressente un peu de fatigue, des maux de tête ou de la constipation mais cela ne dure que quelques jours. C’est normal, il faut se défaire de nombreuses années de dépendance au sucre. Après deux ou trois jours, tout cela est oublié et le corps s’est adapté.

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