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3 clés pour vite retrouver la forme après une opération

Pour retrouver la forme après une intervention chirurgicale, mettez toutes les chances de votre côté en soignant votre alimentation et en menant une vie active. Une bonne revalidation commence en effet avant l’opération !

Les études montrent que meilleure est la condition physique de la personne qui arrive sur la table d’opération, plus sa revalidation sera rapide et plus le risque de complications bas. Aussi certains hôpitaux néerlandais veillent-ils à préparer les patients en leur prescrivant deux séances de kiné hebdomadaires pour améliorer leur état général et leur endurance. L’effet de la prévalidation active sur le rétablissement du patient est aussi à l’étude chez nous. Voici donc nos conseils pour récupérer après une opération.

Avant l’intervention

En Belgique, de nombreux hôpitaux organisent des séances d’information pour préparer le mieux possible les patients à une prochaine opération. Le but est non seulement d’expliquer clairement en quoi consiste l’opération, mais aussi ce que le patient peut faire en termes d’alimentation et de condition physique pour mettre toutes les chances de son côté. « Une bonne information, y compris sur les complications possibles et la douleur, met le patient en confiance de sorte qu’il se sent mentalement mieux préparé et arrive en salle d’opération plus détendu, précise le chirurgien orthopédiste Peter Van Wellen. C’est un peu comme se présenter à un examen en connaissant les questions à l’avance. Cette approche a un effet indéniablement positif sur le rétablissement et le ressenti de la douleur. Depuis l’introduction de ce programme préparatoire avec la participation d’une équipe multidisciplinaire, les patients à qui on a placé une prothèse du genou ou de la hanche rentrent beaucoup plus vite chez eux. »

Il n’est pas toujours possible d’améliorer sa condition physique avant l’intervention. Il faut toutefois veiller à rester en mouvement et à ne pas perdre de masse musculaire.  » N’hésitez pas à consulter votre kiné, conseille le Dr Van Wellen. Il peut évaluer vos restrictions de mouvements, expliquer comment vous mouvoir en toute sécurité, vous apprendre à vous déplacer avec des béquilles, vous prescrire des exercices adaptés. Si vous faites cette démarche, votre rétablissement n’en sera que plus rapide. »

– Si possible, restez en mouvement jusqu’à l’intervention : balades, natation, vélo ...

– Il est indispensable de soigner votre condition physique. Vous pouvez aussi faire quelques exercices musculaires, dans la mesure du possible.

L’appétit diminue quand on est malade ou qu’on a mal. Le risque de carences est alors réel, avec en corollaire une moins bonne résistance. Un apport insuffisant d’énergie (kcal.) et de protéines peut entraîner une perte de poids, de masse musculaire et par conséquent de mobilité. L’alimentation joue un rôle déterminant dans le processus de guérison. Les patients sous-alimentés restent hospitalisés un jour et demi plus longtemps.

Privilégiez les aliments riches en calories et en protéines : viande, poisson, produits laitiers, légumineuses, soja ... Si vous avez des difficultés à manger, divisez les repas en plusieurs petites portions, réparties sur la journée.

 » Les personnes en surpoids peuvent elles aussi présenter des carences en vitamines et en sels minéraux auxquelles il faut remédier, constate Mireille Boone, diététicienne. Il est déconseillé d’entamer un régime avant une opération. Le corps n’en serait que plus stressé. Si vous êtes en surpoids, la meilleure façon de faciliter le rétablissement consiste à varier et assainir votre alimentation avant l’opération. Une intervention chirurgicale peut être l’occasion de changer ses habitudes de vie et alimentaires. »

Buvez 7 à 8 verres d’eau par jour pour une bonne hydratation.

– Veillez à absorber suffisamment de protéines mais aussi de glucides (présents dans le pain complet notamment), de vitamines et de sels minéraux. Si vous avez un poids normal, ne vous forcez surtout pas à manger plus avant l’opération.

Arrêtez de fumer avant l’intervention. La nicotine rétrécit les petits vaisseaux sanguins, ce qui empêche la cicatrisation des plaies et accroît le risque d’infection. Le rétablissement des fumeurs se fait donc plus lentement.

Après l’intervention à l’hôpital

Le fait de se lever quelques heures après l’intervention accélère la revalidation. Plus on reste longtemps alité, plus la masse musculaire a tendance à fondre. On perd en moyenne 5 % de perte de masse musculaire en restant alité toute une journée. Or, il est beaucoup plus difficile de récupérer sa capacité musculaire que de la perdre, surtout à un certain âge. D’où la nécessité de recouvrer toutes ses forces dans les plus brefs délais. « Le fait de remarcher directement sans douleur permet de mieux faire circuler le sang, de conserver la masse musculaire et d’assouplir les articulations plus efficacement qu’en restant couché 2 ou 3 jours comme c’était le cas avant, analyse le Dr. Van Wellen. Plus vite on se remet en mouvement, plus on a l’impression que l’intervention a réussi.  » Dans certains hôpitaux, il est possible de faire des exercices physiques en regardant des émissions spéciales sur le canal TV interne ou une console de jeux Wii.

Ne traînez pas en pyjama le matin mais enfilez une tenue et des chaussures de sport pour vous encourager à sortir de votre chambre et à faire quelques exercices.

– Faites plusieurs aller-retour dans le couloir ou rendez une petite visite à un voisin/une voisine.

La remise sur pied post-opératoire est désormais plus rapide après une intervention, la reprise de l’alimentation également. L’hôpital universitaire d’Anvers applique ce nouveau principe aux patients, y compris ceux opérés des intestins. Ils sont encouragés à manger, le jour même de l’opération, une légère collation digeste pour maintenir l’estomac et les intestins en activité.

Nombreux sont ceux qui perdent quelques kilos après une intervention. Cette perspective, à première vue réjouissante, se solde malheureusement par la perte de tissus musculaires davantage que de tissus graisseux. Les jours qui suivent l’intervention, le corps a besoin d’une alimentation riche en calories et en protéines. Si l’apport en calories est insuffisant, le corps ira puiser dans ses réserves d’énergie.  » Une situation à éviter car c’est à ce moment précis de la revalidation que vous avez besoin de toutes vos réserves pour refaire du muscle et de nouveaux tissus, précise Mireille Boone. Il faut manger 1 g de protéines par kilo de masse corporelle chaque jour. Une personne de 70 kg a donc besoin de 70 g de protéines mais un morceau de viande de 100 g ne contient que 20 g de protéines en moyenne. Si l’alimentation ne suffit pas à couvrir les besoins en protéines, enrichissez vos repas et vos boissons de crème, de préparations protéinées ou d’en-cas énergisants. Consommez aussi suffisamment de fruits et de légumes pour un bon équilibre en vitamines et sels minéraux. C’est également très important pour la cicatrisation des plaies. « 

– Mangez un en-cas riche en protéines après chaque séance d’exercice : pudding, yaourt, fromage, oeuf... pour aider vos muscles à récupérer.

– La répartition des protéines sur la journée est importante : mieux vaut ingérer trois fois 20 g sur la journée que 60 g en une fois.

– Si vous manquez d’appétit, demandez à l’hôpital d’adapter le menu à vos envies et vos habitudes.

– Si les aliments solides ne passent pas, consommez des aliments liquides comme du potage, un smoothie, du fromage blanc, une compote...

Evitez de manger au lit. Mettez-vous à table ou mieux, prenez vos repas au réfectoire. La compagnie stimule l’appétit.

A la maison après l’opération

« L’étape suivante consiste à réapprendre à se déplacer en rue, prendre le tram, s’asseoir correctement sur une chaise... Après le placement d’une prothèse par exemple, la marche procure une tout autre sensation au début « , explique le Frank Ceuppens, kinésithérapeute.  » Les exercices de renforcement musculaire sont très importants à ce stade de la revalidation, insiste Alain Anné, médecin spécialisé en revalidation. Ils permettent de retrouver une certaine force et de limiter le risque de chute. Ces exercices s’effectuent de préférence en présence d’un kiné car ils sont parfois pénibles. Ils doivent en outre s’effectuer correctement, sans quoi le patient risque de se faire plus de tort que de bien. Il n’est pas toujours évident de retrouver l’équilibre et la coordination des mouvements après le placement d’une prothèse du genou ou de la hanche. Les capteurs qui assurent équilibre et coordination se trouvent dans le cartilage qui a été retiré. On se sent de ce fait un peu instable. Cette perte d’équilibre peut être compensée par le développement des chaînes musculaires. « 

Forcez-vous à marcher chaque jour en essayant de prolonger systématiquement le parcours.

Exercez vos muscles : montez et descendez plusieurs fois les escaliers en vous tenant le moins possible, asseyez-vous sur une chaise et relevez-vous plusieurs fois d’affilée.

– Continuez à manger suffisamment de protéines et surveillez votre poids. N’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre diététicien si vous maigrissez ou si vous avez moins d’appétit.

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