© Getty Images/Polka Dot RF

10 questions sur les varices

Les varices sont des veines superficielles qui deviennent apparentes lorsque les valves fonctionnent mal et que le sang, normalement envoyé vers le coeur, reflue. Le sang a tendance à s’accumuler et à faire gonfler les veines.

1. Comment apparaissent les varices ?

Dr Ivan Staelens, phlébologue à l’UZ Brussel : On distingue trois causes possibles. Premièrement, les varices apparaissent avec l’âge. On ignore encore la manière précise dont elles surviennent, mais on sait que divers facteurs accroissent le risque. Ainsi, les femmes qui ont eu plusieurs grossesses risquent plus que les autres de développer des varices. Mais ce n’est pas une règle absolue. Deuxièmement, il arrive que des varices surviennent à la suite d’une thrombose veineuse profonde. Le réseau de veines superficielles se dilate alors pour remplacer les veines profondes qui se sont bouchées. Viennent enfin les malformations vasculaires. Une mauvaise liaison entre des artères et des veines, qui, sous la pression du système artériel, envoie le sang dans le système veineux. Cela pose des problèmes de valves, avec pour conséquence un gonflement de veines.

2. A quels endroits se développent le plus souvent les varices ?

Dr I.S. : De très loin dans les membres inférieurs. Très rarement dans les membres supérieurs ou à hauteur de l’oesophage. A noter, les hémorroïdes sont une forme de varices.

3. Comment se rend-on compte qu’on a des varices ?

Dr I.S. : C’est souvent le conjoint ou une amie qui fait la remarque à la personne qu’ils suivent dans les escaliers, par exemple. Mais il arrive aussi qu’on constate soi-même des veines saillantes ou irrégulières à l’arrière des jambes. Les personnes atteintes de varices souffrent de jambes lourdes, gonflées ou douloureuses. La peau montre parfois de très fines veinulesétoilées. Cela peut être le signe qu’une veine plus importante, située en-dessous, se porte mal.

4. Quelles sont les personnes qui risquent le plus d’être touchées ?

Dr I.S. : Celles qui ont des antécédents familiaux, car il ne faut pas négliger le facteur génétique. Mais également les personnes qui travaillent debout et les femmes qui ont mené à bien plusieurs grossesses. Attention les femmes ne sont pas seules à souffrir de varices, les hommes peuvent en avoir aussi !

5. Peut-on prévenir l’apparition de varices ?

Dr I.S. : Oui, bouger et faire du sport aide ! Inutile de se lancer dans une activité de haut niveau, la marche suffit. Contracter les muscles des jambes permet d’exercer un massage veineux en profondeur, qui relance efficacement la circulation sanguine. On peut également dormir avec les jambes surélevées (+/- 10 cm plus haut que la tête). Cela permet de mettre les pieds et le coeur à la même hauteur et de mieux drainer les flux sanguins.

6. Les varices peuvent-elles être dangereuses ?

Dr I.S. : Tout excès de pression sanguine dans les jambes finit par endommager la peau. L’épiderme se colore, se couvre d’eczéma, démange, devient sujet aux blessures ouvertes. Une veine très inégale freine le débit sanguin dans les jambes et fait courir un risque de phlébite ou de phlébothrombose. Des caillots de sang peuvent se former et, en migrant, ils risquent de causer une embolie. C’est pourquoi les varices doivent être surveillées de près, afin de pouvoir réagir à temps.

7. Quel est le traitement de première intention ?

Dr I.S. : Le premier traitement envisagé est la marche régulière et le port de bas de contention. Ceux-ci compriment le réseau veineux superficiel, de sorte que le flux sanguin reprend de manière optimale, en direction en coeur.

8. Et si cela ne suffit pas ?

Dr I.S.: Si la marche régulière, les bas de contention et l’hydratation de la peau ne suffisent pas à éviter des lésions trophiques (qui entraînent des troubles de la nutrition des tissus), il faut songer à un traitement plus radical. Je demande parfois à mes patients d’envisager assez vite une intervention chirurgicale. Car il arrive qu’à un certain âge on ne parvienne plus à enfiler soi-même ses bas de contention et qu’on doive demander de l’aide.

9. En quoi consistent les autres traitements ?

Dr I.S. : La première étape est la sclérothérapie qui consiste à assécher les veines atteintes ou une partie. Cela peut se faire de plusieurs façons. Par exemple au laser, qui cautérise les veines de haut en bas. Dans ce cas, on procède par radiofréquence, avec des températures plus basses.

On peut aussi recourir à des produits chimiques, comme la micro-mousse. C’est comme cela que les dermatologues soignent aussi les veinules éclatées en étoiles. Mais si le problème a tendance à se répéter, les dermatologues nous envoient leurs patients, car ils soupçonnent que les varices sont la conséquence d’une affection de la veine principale.

Enfin, on peut envisager l’ablation de la veine atteinte. On délimite la varice au-dessus et en dessous, avant de l’ôter. Cela se fait sous anesthésie totale légère ou sous anesthésie locale (par péridurale). L’intervention dure une petite heure et se fait en ambulatoire, à moins qu’on ne soigne les deux jambes en une séance ou que le patient ait plus de 75 ans. On pose aussitôt des bas de contention qui doivent rester en place pendant quatre semaines. La douleur reste limitée : il suffit de prendre un peu de paracétamol. L’opération n’a aucune conséquence au niveau esthétique. On ne pratique qu’une toute petite incision aux deux bouts de la varice. Au bout de six mois, on ne voit plus rien.

10. Y a-t-il un risque de récidive ?

Dr I.S. : Récidive n’est pas le terme approprié. Mais il se peut que la maladie continue à évoluer. Les varices ne sont pas une affection qui se soigne. Il s’agit d’une maladie évolutive, qu’on ne peut que freiner. Il est donc important de suivre et de surveiller les varices, y compris dans le cas où on se contente de prescrire des bas de contention. Je demande en général à mes patients de me consulter une fois par an.

On distingue trois causes possibles. Premièrement, les varices apparaissent avec l’âge. On ignore encore la manière précise dont elles surviennent, mais on sait que divers facteurs accroissent le risque. Ainsi, les femmes qui ont eu plusieurs grossesses risquent plus que les autres de développer des varices. Mais ce n’est pas une règle absolue. Deuxièmement, il arrive que des varices surviennent à la suite d’une thrombose veineuse profonde. Le réseau de veines superficielles se dilate alors pour remplacer les veines profondes qui se sont bouchées. Viennent enfin les malformations vasculaires. Une mauvaise liaison entre des artères et des veines, qui, sous la pression du système artériel, envoie le sang dans le système veineux. Cela pose des problèmes de valves, avec pour conséquence un gonflement de veines.


Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire