Télévision numérique : oui ou non ?

Le nombre de foyers belges qui ont opté pour la télévision numérique frôle le demi-million. Les deux principaux fournisseurs (Belgacom et Telenet) comptent actuellement 440.000 abonnés cumulés. Mais les critiques fusent...

Contenu :

Les trois grands avantages
Les coûts de base
Les tentations cachées
Faut-il encore attendre ?

Il y a toujours quelque chose qui ne fonctionne pas », « Rupture de contrat », « Pas de liberté de choix », « Des méthodes de vente agressives »...

Nous sommes nombreux à penser que la télévision numérique est hors de prix. L’abonnement au câble coûte, en effet, déjà très cher et les chaînes supplémentaires sont-elles vraiment indispensables ? En outre, la technologie n’est pas encore tout à fait au point. Enfin, en Flandre, lors du lancement de ses programmes en qualité numérique, Telenet a supprimé certaines chaînes qui étaient transmises via le câble. Une attitude qui a mécontenté nombre de téléspectateurs. Et selon Test-Achats, la télévision numérique est beaucoup trop chère et l’offre bien trop pauvre.

Cependant, malgré certains petits ratés, il ne faut pas sous-estimer les avantages du numérique, appelé à se développer dans un avenir proche. Pour vous aider à y voir plus clair et à faire votre choix en toute connaissance de cause, voici les avantages et les inconvénients de cette technologie nouvelle.

Les trois grands avantages

La télévision numérique ne fonctionne pas au départ d’ondes analogiques mais grâce à un signal traduit en code numérique, sous forme de milliards de 0 et de 1. Ce signal peut être envoyé par le câble de télédistribution, par l’ADSL (téléphonie à large bande passante) ou par satellite. Contrairement à ce que l’on croit encore souvent, il ne faut pas s’équiper d’un nouveau téléviseur pour regarder des émissions en numérique mais simplement d’un décodeur capable de traduire le signal numérique en images télévisées.

Premier avantage : la TV numérique offre une qualité d’image et de son constante (comparable à un DVD). En outre, il y a moins de bruits parasites et de perturbations, même si cela se voit peu sur un téléviseur classique et ne s’apprécie vraiment que sur un écran plasma ou LCD de grande taille.

Deuxième avantage : l’offre élargie. Le signal numérique prend moins de place et permet aux fournisseurs d’inclure beaucoup plus de chaînes, y compris des chaînes payantes, tels que 11 (la chaîne du foot de Belgacom).

Troisième avantage : l’interactivité. On peut choisir soi-même l’offre de chaînes par le biais de sa télécommande. On peut aussi participer à des jeux, louer des films, voir un programme qu’on a manqué... La télé numérique, telle qu’on nous la promet dans le futur, remplacera bientôt l’ordinateur pour un usage courant. Nous pourrons envoyer des e-mails, chatter et faire du net-banking depuis notre téléviseur.

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Les coûts de base

  • Belgacom TV : déjà 160.000 abonnés dans toute la Belgique, avec une offre séparée pour les francophones et les néerlandophones. Mais plusieurs régions ne sont pas encore couvertes. Belgacom TV fonctionne via l’ADSL. Pour recevoir la télévision numérique par ce biais, il faut posséder une ligne ADSL Belgacom et un modem compatible (depuis peu, la ligne téléphonique fixe de Belgacom n’est plus requise). S’y ajoute un décodeur (250 ? à payer une seule fois, possibilité de location).
    Le package de base (plus de 50 chaînes) coûte 9,95 ? par mois et comprend en outre 11, la chaîne de Belgacom diffusant en exclusivité tous les matches de foot du championnat belge. Les autres packages (exemple : All Foot) et services sont en supplément.
    Renseignements – Tél : 0800 22221
  • Be tv : anciennement Canal + Belgique. Déjà en 1998, la chaîne privée avait été parmi les premières à lancer un service de télévision numérique en Europe. En 1999, elle proposait le premier bouquet thématique. Depuis 2004, devenue Be tv, la chaîne propose à ses abonnés Be Premium (6 chaînes) et Be Bouquets (1 à 5 bouquets). La plupart des abonnés optent pour la Premium (34,70 ?/mois + un ou plusieurs bouquets de chaînes, soit 41,20 ? à 57,20 ?/mois).
     » En Belgique, le câble a toujours permis d’élargir les possibilités, explique Marie-Pierre Dinsart de Be tv. On compte aujourd’hui 120.000 abonnés en Belgique francophone. En Flandre, Prime, via Telenet, compte plus de 160.000 abonnés. Depuis 2005, on peut même choisir des films à la séance. Dans un proche avenir, et grâce au contrat qui devrait être signé entre huit sociétés wallonnes de télédistribution et ALE-Brutélé, on pourra se positionner sur une triple offre internet, téléphonie et télévision « . Frais d’accès de 50 ? à payer au distributeur agréé. Décodeur prêté.
  • Telenet Digital TV : avec 280.000 abonnés, c’est le numéro un. Telenet travaille via le câble et est accessible dans 80 % de la Région flamande. Pour en bénéficier, il faut un abonnement au câble classique avec modem (MixtICS) et un décodeur. Pour ce dernier, on a le choix entre une Digibox (199 ?) et un Digicorder (349 ? ou possibilité de location). Le Digicorder est équipé d’un disque dur permettant d’enregistrer des émissions (jusqu’à 100 h) et d’interrompre ou de revoir des émissions en direct. Le prix comprend le package de base, soit 40 chaînes TV et 22 émetteurs musicaux. Les autres packages (ex. Prime) et services sont en supplément.
    Renseignements – Tél : 0800 66860
  • iN.Di : ce fournisseur de télévision numérique est un groupement de quatre sociétés indépendantes de télédistribution (Integan, Interelectra, WVEM, PBE) et n’est présent qu’à Anvers et dans certaines zones du Brabant flamand, du Limbourg et de Flandre occidentale. Tout comme Telenet, iN. Di fonctionne via le câble. Pour le recevoir chez vous, il faut, outre l’abonnement au câble auprès d’une de ces quatre sociétés, posséder un décodeur avec carte d’abonnement (la « Smartcard » qui coûte 99 ?). Pour ce prix, vous avez droit au package de base, soit 55 chaînes TV. Les chaînes thématiques et spécialisées, ainsi que les autres services sont en supplément.
    Renseignements auprès des quatre sociétés de télédistribution.

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Les tentations cachées

Le coût de base pour la télévision numérique diffère d’un fournisseur à l’autre. Mais il faut encore y ajouter certains frais...

Au début de l’abonnement, le fournisseur prélève des frais d’activation (50 ? chez Telenet, 59 ? chez Belgacom, 25 ? chez iN.Di, 50 ? chez Be TV). Il faut bien souvent payer aussi l’installateur.

Une fois que vous aurez découvert les avantages de la télé numérique, vous risquez d’être tenté de demander les émissions que vous aurez manquées ou de louer en plus des films ou tout autre programme payant. Tout cela grève le budget. Exemple : vous suivez 5 matches de foot par mois hors package de base sur Belgacom TV ? Il vous en coûtera un supplément de 25 ?. Vous commandez 6 émissions et 3 films sur Telenet ? Frais supplémentaires : 16 ?.

La plupart des fournisseurs allèchent les clients à coup de promotions. Mais elles aussi recèlent des pièges. Lorsque vous vous abonnez, vous avez presque toujours droit à un mois, voire trois, de services gratuits (ex. des chaînes en plus, iWatch, l’interactivité sur des programmes en live...). Si vous n’y renoncez pas avant la fin de la période gratuite, vous aurez un supplément sur la facture suivante ou des frais de résiliation. Si vous décidez d’y renoncer par téléphone, il se peut que vous soyez renvoyé d’un call center à un autre, ou que l’on vous fasse patienter sur des lignes téléphoniques occupées en permanence.

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Faut-il encore attendre ?

Alors faut-il passer dès maintenant à la télévision numérique ? Elle intéressera principalement ceux qui regardent beaucoup la TV. Si vous avez investi dans l’achat d’un écran LCD ou plasma, le décodeur numérique vous permettra de bénéficier d’une bien meilleure qualité de son et d’image.

Si vous regardez peu la TV et que vous vous contentez de l’offre actuelle sur le câble, mieux vaut attendre un peu. La concurrence ne peut que croître, ce qui fera diminuer les prix. Attendre, c’est donner à ce concept encore récent l’occasion de faire ses maladies d’enfance. Nombre d’abonnés se plaignent, en effet, de problèmes de qualité d’image ou d’enregistrement de programmes. D’autres ne parviennent pas à regarder en même temps une émission  » A  » et à enregistrer une émission  » B  » sur leur graveur DVD. L’offre en matière de films à la demande demeure limitée quand on ne bénéficie que du package basique.

La télévision numérique représente à coup sûr l’avenir mais elle n’en est qu’à ses premiers balbutiements.

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