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Livre, tablette ou liseuse: que choisir?

Livres, BD, journaux et magazines sont désormais disponibles pour un prix abordable sur les tablettes, liseuses électroniques et même les smartphones. Est-ce dès lors une bonne idée d’abandonner le support papier ?

Il était une fois... Beaucoup d’entre nous ont pris goût à la lecture avec ces mots qui démarraient un conte lu par nos parents ou nos grands-parents. Et nous sommes nombreux à avoir conservé cette passion une fois entrés dans l’âge adulte. Selon l’écrivain britannique Neil Gaiman, le livre est un rêve qu’on tient dans la main. Et aujourd’hui, il peut s’y installer de plusieurs façons. À côté de l’ouvrage papier traditionnel, on peut lire un roman sur tablette ou sur liseuse. Il s’agit alors d’un fichier numérique qu’on appelle e-book ou livre électronique.

La tablette peut tout faire

La tablette est devenue l’un des médiums les plus populaires pour la consultation de produits culturels : musique, photos, films ou encore livres. Et pour ces derniers, le choix existe. Sans même parler des plateformes de téléchargement qui proposent du contenu « piraté »... Il suffit par exemple, pour l’iPad, de lancer l’application iBooks et on découvre la liste des ouvrages disponibles en ligne en toute légalité : la plupart des best-sellers du moment et les grands classiques de la littérature. Et cela vaut aussi, de façon moins étendue, pour la bande dessinée : l’écran couleur tactile d’une tablette permet ainsi de pleinement profiter de la version colorisée de Tin-tin au pays des Soviets. Son fichier numérique sera téléchargé en quelques instants pour le prix de 7,99?. Un montant à mettre en parallèle avec celui de l’édition papier, qui avoisine généralement les 14,95?. En fonction du volume de sa mémoire, une tablette peut stocker des dizaines, des centaines, voire des milliers de livres électroniques. Vous pouvez les dévorer même dans la pénombre grâce à l’écran rétroéclairé de l’appareil. Mais outre la fatigue oculaire qui en résulte, on recommande d’éviter l’utilisation d’une tablette au lit juste avant de s’endormir : cet éclairage n’est pas propice à l’obtention d’un sommeil rapide. Autres désavantages de la tablette : elle peut être relativement lourde à manipuler, son écran est presque impossible à déchiffrer en plein soleil, la piètre autonomie de sa batterie requiert de réguliers chargements et puis il y a le prix, qui peut parfois grimper très haut.

La liseuse : une bibliothèque mobile

Une liseuse a souvent la taille approximative d’une tablette, mais en version poids plume. Logique : l’approche est tout à fait différente, notamment au niveau de l’écran. Ici on parle généralement de « e-ink » (encre électronique). Cette technologie – moins séduisante, mais plus reposante pour les yeux – se traduit par une consommation électrique très modeste qui, selon les modèles, peut ne requérir un rechargement qu’au bout de plusieurs semaines. Comme l’appareil est conçu pour la lecture de fichiers texte (avec parfois la possibilité d’ajout de notes personnelles), il ne requiert ni puissant processeur, ni mémoire volumineuse. La connectique est également réduite au strict nécessaire. Et pour l’aspect interaction, cela se fait, selon les modèles, via une interface tactile, des boutons physiques ou un mix des deux. Tout cela se traduit par des prix souvent bien plus doux que ceux des tablettes. La technologie d’une liseuse permet de lire en plein soleil et certains modèles sont éclairés, ce qui autorise aussi leur utilisation dans la pénombre. Dans tous les cas, le poids de l’objet facilite son usage.

Il existe aujourd’hui quelques liseuses dotées d’un écran couleur, mais elles sont rares, chères et peu enthousiasmantes. Une évolution dans ce secteur est cependant attendue. Reste un point important : acheter une liseuse revient souvent à se lier à une ou plusieurs librairies en ligne. Si vous optez par exemple pour la Kindle Voyage – considérée comme l’un des meilleurs modèles du moment -, vous ne pourrez choisir des livres que chez Amazon. Certes, la bibliothèque numérique du géant américain est l’une des plus vastes, mais on n’y trouve pas tout. Enfin, il faut savoir que les e-books peuvent exister sous différents formats de fichiers : ePub, PDF, TXT, ... et avec ou sans système de protection numérique (DRM). Conséquence : tous les livres électroniques ne peuvent pas être lus par toutes les liseuses...

Que choisir ?

Aujourd’hui, en Belgique, le livre électronique occuperait entre 5 et 10% du marché. C’est beaucoup moins qu’aux États-Unis, où il atteindrait entre 20 et 25%. L’explication est, au moins en partie, à trouver du côté du prix des e-books. Prudents – peut-être trop – face à cette évolution du secteur, les éditeurs ne parviennent pas à établir des prix sensiblement différents pour les ouvrages imprimés et leurs versions numériques. Or, celles-ci souffrent de deux gros handicaps. Vous avez aimé un bouquin ? Vous pouvez le prêter à un parent ou un ami, avant peut-être de le revendre. Pas avec une tablette ou une liseuse. Et puis il y a l’aspect émotionnel, voire sensuel, de la lecture d’un ouvrage papier : la possibilité de le faire dédicacer par l’auteur, la texture des pages, l’odeur, ... Vous, je ne sais pas, mais moi, l’odeur d’une liseuse ne me fait aucun effet.

Par Philippe Desalle

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