LA CHRONIQUE DE GUY LEGRANDancien rédacteur en chef de Cash ! © FRANK BAHNMÜLLER

Pourquoi pas un portefeuille  » vert  » ?

On peut voter  » vert  » et consommer  » vert « , mais on peut aussi investir  » vert « . Les préoccupations environnementales ne se limitent en effet ni à la politique, ni à la manière de vivre. Elles ont gagné le monde des entreprises et des placements. Même si on ne peut exclure un certain effet de mode, il s’agit là d’une belle victoire citoyenne car, en quelques années, le phénomène a pris une ampleur considérable. Ainsi, la plupart des sociétés cotées consacrent aujourd’hui une partie de leur rapport annuel à expliquer comment elles protègent la planète ou, à tout le moins, limitent leur impact négatif. Ainsi encore, il n’est quasiment plus aucune banque qui ne propose à ses clients un fonds investi en actions d’entreprises affichant des qualités environnementales. A ce niveau, il n’est évidemment plus (ou guère) question de la protection des oiseaux, de la promotion des légumes locaux ou de la construction de pistes cyclables. Ici, on vise les énergies propres, l’épuration des eaux, l’isolation des bâtiments, les transports publics, etc.

Les obligations vertes offrent un rendement équivalent aux autres.

L’investisseur qui veut éviter le risque lié aux actions et ne jure que par les obligations trouvera également son bonheur en matière de placements verts : les green bonds lui tendent les bras. Ces « obligations vertes » répondent à des critères assez stricts et reconnus sur le plan international, qui sont un peu différents de ceux évoqués ci-dessus : ils concernent l’utilisation qui sera faite des capitaux récoltés et non l’identité de l’émetteur. C’est ainsi que le groupe français EDF, numéro 1 mondial de l’énergie nucléaire, a émis des green bonds finançant des investissements dans l’éolien, puis dans la modernisation de ses nombreux barrages produisant de l’énergie hydro-électrique.

Les entreprises de chemin de fer sont aussi d’importantes émettrices d’obligations vertes, la principale restant toutefois la Banque européenne d’investissement (BEI), qui en fut la pionnière en 2007. Comme d’autres organismes analogues, dont la Banque mondiale, elle finance divers projets internationaux, y compris « verts ». En Belgique, le premier green bond fut émis en 2015 par Aquafin, l’entreprise d’épuration des eaux en Flandre. La société immobilière Cofinimmo a suivi en 2016. De son côté, l’accord gouvernemental de juillet 2017 a évoqué le recours aux obligations vertes pour promouvoir la transition énergétique.

Le succès des green bonds est spectaculaire. Au niveau mondial, les émissions ont allègrement dépassé la barre des 100 milliards d’euros en 2017, venant de... 3 milliards en 2012. Et en dépit d’une demande très forte, les obligations vertes offrent un rendement équivalent à celles qui n’affichent pas ce label. Autrement dit, l’investisseur n’est pas pénalisé quand il donne un coup de vert à son portefeuille. Dès lors, pourquoi s’en priver ?

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