© FRÉDÉRIC RAEVENS

Philippe Malevez est bénévole au Jardin botanique

 » Il n’y a pas plus beau bureau, avec, en plus, un décor qui évolue au fil des saisons, pour travailler ! « , se réjouit Philippe Malevez, 68 ans, alors que nous empruntons une longue allée bordée de centaines de jonquilles. Cet ex-vétérinaire a rejoint, en 2015, l’équipe des bénévoles du Jardin botanique de Meise.

 » Mon père était un botaniste amateur érudit, mon frère ingénieur agronome et moi j’ai toujours été passionné par les plantes, cela me semblait donc une démarche logique ! Surtout que, mes enfants ayant quitté le nid, j’ai quitté ma maison et son jardin que je bichonnais, pour un appartement en ville. Venir ici, c’est une forme de compensation... C’est via une amie, déjà bénévole dans ce parc, que j’ai proposé mon aide. Je suis passé des soins aux animaux aux soins aux plantes ! Je viens, à raison de deux après-midis par semaine, renforcer l’équipe  » Nord  » dans la collection de plein air. On nous fournit des bottines et des gants et on nous prête le matériel de jardinage. J’élague les ifs, je taille les buissons, je nettoie les hortensias, j’entretiens des parcelles de gazon, je plante des camélias... seul ou en équipe, avec des jardiniers officiels qui nous pilotent.

Une des tâches les plus prenantes ? Protéger les jeunes plantes des dégâts commis par les deux hardes de chevreuils ! Travailler dans ce cadre paisible me détend, puis l’équipe est très sympa... Le plus dur, pour le dos, c’est la plantation des fleurs annuelles. J’adore être à l’extérieur, été comme hiver ! Exceptionnellement, je m’active dans les serres. Je suis fier que la petite Belgique ait un outil de travail et de délassement aussi beau que celui-ci. Je suis émerveillé par la nature, par mon cadre de travail qui change en permanence, par la richesse des collections de ce parc de 90 hectares. Mon rêve serait de m’occuper un jour de l’entretien de la parcelle des plantes médicinales pour découvrir cette incroyable pharmacopée ! « 

Philippe Malevez est bénévole au Jardin botanique
© FRANK BAHNMÜLLER

Eddy Van Grevelinge observe les avions

 » Je ne vois pas très bien d’un oeil mais je repère immédiatement un avion spécial « , explique Eddy Van Grevelinge, 60 ans, prêt à photographier l’appareil Tomorrowland de Brussels Airlines qu’il reconnaît de loin. La passion de cet ex-travailleur sur un chantier naval lui est venue à 18 ans.

 » Je raffole de tout ce qui bouge ! En général, les endroits où on se poste pour observer sont très calmes. Cela me procure énormément de plaisir. Outre l’aéroport de Zaventem, ceux d’Amsterdam et de Rotterdam sont régulièrement au programme. J’espère aller un jour à London Heathrow et à Francfort. Sur les sites internet des aéroports, on peut voir, à l’avance, si des avions hors du commun vont décoller ou atterrir. Ce que je préfère, ce sont les atterrissages, avec les pneus qui fument. Immortaliser cela, quel bonheur ! Il y a beaucoup de contacts entre spotters, sur place ou via les réseaux sociaux. Quand un autre observateur prend un meilleur cliché que moi du même avion, il faut absolument que je sache comment il a fait. C’est ce qui m’a poussé à suivre des cours de photographie. J’aurai bientôt fini. Pour mon travail de fin d’études, je prendrai des photos d’avions et de bateaux.

C’est passionnant, même si on photographie le même appareil pour la énième fois. Tantôt, le cargo est chargé à bloc, tantôt il est quasi vide. Ou la météo change : le cliché sera différent selon qu’il pleut, qu’il y a des nuages ou du soleil... Par ailleurs, j’aime prendre l’avion pour partir en vacances. Je glisse alors mon appareil dans mon bagage de cabine pour photographier les avions sur le tarmac. Un jour, j’ai failli rater mon vol : l’embarquement avait commencé et je n’ai avais pas entendu l’appel. Ma femme était affolée mais finalement, tout s’est bien passé ! « 

Philippe Malevez est bénévole au Jardin botanique

Marc et Ann reconstituent les inventions les plus étranges

 » Au fil des siècles, des inventeurs passionnés ont imaginé toutes sortes de trouvailles bizarres et ingénieuses qui n’ont pas toujours pu voir le jour. Nous voulions redonner vie à ce patrimoine perdu dans les limbes et montrer qu’il n’est pas grave d’échouer et qu’on peut toujours apprendre de ses ratages « , expliquent Marc De Jonghe, 54 ans, ex-designer industriel et Ann Geerinck, 52 ans, graphiste. Ensemble, ils ont créé le Bizarium, un musée sur (et pour) les rêveurs, juste de l’autre côté de la frontière, à Sluis. On y découvre les objets les plus fous : un costume hérissé de pointes anti-ours, un casque de concentration qui ne permet de lire qu’une ligne à la fois, un pneu pluie à ventouses qui améliore la tenue de route...

 » J’ai voulu réaliser les pièces exactement comme leurs inventeurs les ont imaginées. Pour cela, j’ai fait appel à des artisans du monde entier. Le véhicule autopropulsé imaginé par Léonard de Vinci ne présente ni vis, ni clou. Pour le vibromasseur de Cléopâtre, désireux de trouver la forme parfaite, j’ai échangé des e-mails pendant des mois avec un artiste américain. Nous avons eu des conversations hilarantes ! « , se souvient Marc.

 » Nous n’avons presque pas osé parler de notre projet de musée à notre famille et à nos amis. Cela semblait trop surréaliste. Nous espérons immerger des visiteurs de tout âge dans le monde fascinant des inventeurs. Et les voir ressortir avec le sourire « , poursuit Ann. Voire carrément rire devant la fourchette à spaghetti ou encore la valise transformable en gilet de sauvetage, au cas où le navire toucherait un iceberg... Mais grand respect aux inventeurs en question.  » Ce sont des héros, estime Marc. Ils ont fait progresser le monde grâce à leurs rêves et à leurs erreurs. « 

www.bizarium.com

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