© FRÉDÉERIC RAEVENS

ANNE-FRANÇOISE PYPAERT est maître-brasseuse

 » Quand j’étais étudiante en biochimie, les professeurs me déconseillaient de m’orienter vers le secteur brassicole mais, par défi, j’ai voulu prouver que la profession n’était pas réservée aux hommes « , raconte Anne-Françoise Pypaert en nous faisant visiter la brasserie de l’abbaye d’Orval, dont elle dirige la production. A 50 ans, elle est la première femme maître-brasseuse au monde chez les trappistes !

 » Diplôme d’ingénieur brasseur en poche, j’ai commencé comme directrice adjointe à Orval où j’étais l’unique femme. Et, en 2013, je suis devenue la première maître-brasseuse chez les trappistes. Il y a onze brasseries trappistes dans le monde dont six en Belgique. J’en suis très fière ! Je gère une trentaine de personnes à la brasserie et à la fromagerie car je suis aussi maîtrefromagère. On brasse sous la supervision des moines qui sont administrateurs. Je vérifie les résultats au labo, la qualité du malt, je déguste tous les jours la bière, à différents âges, pour contrôler l’évolution de la levure... Bref, je m’assure du bon respect de la recette qui date de 1931... Je ne bois qu’une dizaine de gorgées par jour, je ne suis pas alcoolique ! (rires) Il est prouvé que les femmes sont meilleures dégustatrices que les hommes car leur nez est plus développé. Le plus compliqué ? Obtenir toujours la même coloration de la bière car le visuel est important pour le consommateur. J’aime le côté festif et convivial du secteur, même avec les autres brasseurs. Aux Etats-Unis, il m’arrive d’être considérée comme une star par des microbrasseurs qui me demandent des selfies !

Ma bière préférée est, évidemment, l’Orval, très houblonnée et amère, mais j’en bois aussi d’autres. Pour moi, une bonne bière doit avoir du goût, une amertume qui ne reste pas accrochée en bouche, une belle couleur, une belle mousse, et elle doit... en appeler une deuxième ! Quand je serai pensionnée, j’aimerais démarrer une microbrasserie au Togo, pays d’où mon mari est originaire. J’y créerais ma propre bière, pourquoi pas à base de banane. »

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