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Un jardin sans pesticides: il existe des alternatives !

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste

De nombreuses études ont démontré les effets nocifs, notamment sur la santé, des pesticides. Difficile pourtant de résister à la facilité qu’ils nous proposent pour s’occuper des indésirables de notre jardin. Mais des alternatives existent, en voici quelques-unes.

C’est quoi un pesticide ?

Un pesticide se définit comme étant « un produit chimique destiné à lutter contre les parasites animaux et végétaux nuisibles aux cultures et aux produits récoltés ». Il en existe plusieurs types, parmi lesquels les herbicides (contre les mauvaises herbes), les fongicides (contre les champignons) et les insecticides (contre les insectes). On a tendance à utiliser ces produits « à toutes les sauces », que ce soit dans l’agriculture, dans les espaces publics ou encore dans un cadre personnel. Plusieurs initiatives visant à réduire cette consommation ont vu le jour, notamment au niveau des communes.Les consommateurs privés utilisent également beaucoup de pesticides, parfois de la mauvaise manière ou en trop grande quantité. Pourtant, de nombreuses études les remettent en cause, notamment par rapport aux conséquences sur la santé. Cela est par exemple le cas du glyphosate, présent dans le fameux Round Up de Monsanto, suspecté d’être cancérigène et qui a été au centre de beaucoup de débats politiques, nationaux et européens, ces derniers mois.

Des alternatives aux pesticides, c’est possible !

  • Et si on utilisait des bonnes petites astuces de grands-mères ? Certains répulsifs naturels se trouvent tout simplement dans votre cuisine. Contre les mauvaises herbes, l’eau chaude des pommes de terre est rudement efficace, grâce à l’amidon qui empêche la germination. On peut également faire appel au marc de café qui, déposé dans les sillons lors du semis, lutte contre la mouche de la carotte et le grillon-taupe. Autres produits simples et utiles : du citron pour éloigner les fourmis qui détestent l’acide citrique, du savon de Marseille dilué contre les pucerons et autres parasites, ou encore du vinaigre.
  • Il est également possible de profiter de la présence d’autres animaux ou insectes dans votre jardin C’est ce qu’on appelle les « auxiliaires au jardin ». Pour favoriser leur présence, il convient de poser des abris (en hauteur, des nichoirs et des mangeoires à oiseaux), mais aussi des hôtels à insectes et au sol (petits branchages disséminés sous les haies pour les hérissons). Ces auxiliaires vous aiderons à vous débarrasser des nuisibles. C’est le cas des coccinelles qui mangent les pucerons, de certains oiseaux qui mangent les limaces ou encore des hérissons qui s’attaquent aux chenilles. On peut notamment citer la coccinelle Adalia bipunctata, qui est une rivale de choix pour lutter contre les pucerons. « Elle peut dévorer jusqu’à 150 pucerons par jour à l’état larvaire. (...) il suffit de les déposer aux différents endroits où se trouvent les nuisibles », précise le site bioinsecte.
  • Outre les animaux et insectes, le associations de plantes peuvent aussi vous être d’un grand secours. Elles peuvent se protéger mutuellement, ce qui diminue le risque de maladies. A condition de bien les associer. Ainsi, vous pouvez allier la tomate avec carotte, chou, épinard, oignon, persil, poireau, salade, basilic ; ou le navet avec ail, céleri, ciboulette, épinard, et petit pois. Le mariage de certaines graines a pour effet de repousser les espèces nuisibles de manière naturelle. En associant carotte, oignon ou carotte et poireau, vous chassez du jardin la mouche de la carotte ou la teigne du poireau. Et bien d’autres encore
  • Il est également possible de protéger ses plantations avec des « obstacles », des pièges pour empêcher les nuisibles de les atteindre. On peut utiliser des copeaux de bois ou le paillage naturel, organique ou minéral, qui empêche la repousse des herbes indésirables, garde le sol humide et frais, et économise l’eau d’arrosage.
  • Il existe également des engrais naturels. Vous pouvez effectivement nourrir la terre selon la nature du sol (calcaire, humifère, argileuse, sableuse), en y ajoutant des ingrédients naturels comme le fumier de cheval (pour un sol argileux), le phosphate naturel (pour une terre sableuse), la tourbe blonde (un sol calcaire). Pour nourrir vos plantes en azote, potassium et phosphore, rien ne vaut l’engrais bio naturel ou le compost déposé au pied des végétaux après une petite ondée. Enfin, si vous tenez vraiment à utiliser des pesticides, tournez-vous davantage vers les pesticides bios. Bien que moins dangereux que les pesticides classiques, ils ne sont cependant pas 100% sans danger pour la santé. Attention également à bien lire l’étiquette et à l’utiliser de la manière conseillée.

Oui aux plantes sauvages ! La Wallonie se mobilise contre les pesticides lors de sa campagne « Printemps sans pesticides », qui a lieu du 20 mars au 20 juin 2018. Conférences, projections, visites... plus de 300 actions sur le terrain sont prévues. Cette année, la campagne met l’accent sur le « Flower Power », plus précisément sur les plantes sauvages. Le but : apprendre à cohabiter avec les « mauvaises herbes » et en tirer profit. Elles peuvent en effet être utiles pour la biodiversité et favoriser la présence d’insectes qui vous débarrasseront des nuisibles. Les plantes sauvages peuvent aussi être utilisées pour leurs propriétés médicinales.

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