Rénover votre installation de chauffage

Chaudières à haut rendement, panneaux solaires... La rénovation d’une installation de chauffage peut coûter très cher. Conseils pour vous aider à choisir le système qui vous convient sans faire exploser votre budget.

Votre logement a plus de 25 ans, votre chaudière commence à montrer quelques signes de faiblesse et vous souhaitez réduire le montant de votre facture énergétique tout en vous chauffant de manière plus écologique. Et vous aimeriez aussi profiter d’un abattement fiscal et/ou d’une prime à la rénovation...

Faut-il vraiment remplacer la chaudière ?

« S’il s’agit d’une robuste chaudière en fonte alimentant le chauffage central, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, explique Roland Debruyne, installateur agréé, et président du Comité technique de chauffage du Centre Scientifique et technique de la construction. Une fuite peut survenir un jour et il faudra alors remplacer la chaudière, mais elle peut aussi tenir pendant des années. Vos factures ne diminueront pas mais vous n’aurez pas eu besoin d’investir dans une nouvelle chaudière. »

La meilleure solution

Si votre chaudière doit être remplacée, la meilleure solution consiste à opter pour une chaudière à condensation à haut rendement, fonctionnant au gaz naturel.

  • Les chaudières à condensation sont aussi compactes que les chaudières murales et chauffent l’eau à 55° C en moyenne. Cette basse température crée une condensation du gaz et augmente le rendement jusqu’à 103 ou 104 % (90 à 92 % pour une chaudière classique).
    Cela permet de réduire la consommation, bien que celle-ci dépende aussi du type de radiateurs dont vous disposez.
  • Si vous vous chauffez au mazout mais que des conduites de gaz naturel passent dans votre rue, profitez de l’achat de votre nouvelle chaudière à condensation pour passer au gaz. « S’il n’y en a pas, il existe désormais des chaudières à condensation au mazout, même si elles sont encore peu nombreuses sur le marché, précise Roland Debruyne. On attend néanmoins une augmentation de l’offre dans les années à venir.  »
  • « En investissant un petit peu plus, il est possible d’acquérir une chaudière à condensation avec boiler incorporé, conseille le spécialiste. Le haut rendement de la chaudière rend la production d’eau chaude nettement plus avantageuse qu’avec un boiler au gaz séparé. Mais si votre eau chaude provient d’un boiler électrique à accumulation branché sur le tarif de nuit, je conserverais ce système-là, car le remplacer occasionnera de gros frais.  »
  • Une chaudière à condensation coûte 20 à 25 % plus cher qu’un modèle classique mais, depuis trois ans, les prix ne cessent de diminuer. En outre, le placement de ce type de chaudière peut donner droit à une déduction fiscale.
  • Faites d’abord contrôler votre installation existante par un installateur professionnel agréé. Il pourra calculer la puissance requise pour votre nouvelle chaudière, en fonction de l’espace de vie que vous utilisez.

L’option verte

Les sources d’énergie alternatives sont- elles abordables ? « Les panneaux solaires (pour la production d’eau chaude des sanitaires) et les panneaux photovoltaïques (pour la production d’électricité) sont devenus abordables grâce aux primes et aux réductions d’impôts, explique Roland Debruyne. Mais, pour le chauffage domestique, l’énergie solaire reste hors de prix, car il faut se tourner vers des modèles de panneaux solaires plus sophistiqués, qui coûtent deux fois plus cher et qui exigent beaucoup plus d’heures d’ensoleillement. »

Peut-on remplacer une ancienne chaudière par une pompe à chaleur?  » Une pompe à chaleur coûte plus cher qu’une chaudière à condensation mais peut se révéler intéressante en raison de la déduction fiscale. On a alors le choix entre une pompe à chaleur eau/eau, air/eau ou air/air. Les deux premiers systèmes tirent la chaleur du sol, d’une source souterraine ou de l’air extérieur et la redistribuent à l’eau du chauffage central. Ce type de pompe à chaleur est intéressant si vous avez encore de vieux radiateurs en fonte. Et si vous êtes prêt à prévoir un chauffage d’appoint. Une pompe à chaleur qui produit uniquement de l’air chaud (la pompe air/air) n’a de sens que si votre système actuel de chauffage fonctionne à l’air chaud via des canalisations dans le sol ou le plafond, et ce dans toute la maison. »

Que faire des anciens radiateurs ?

Gardez-les ! Les remplacer occasionne des frais inutiles. Les vieux radiateurs en fonte datant d’avant 1980 conviennent parfaitement aux nouvelles chaudières à condensation, car ils tirent parti au maximum du haut rendement et permettent une baisse de la consommation.

Les radiateurs plus récents (après 1980) conviennent à une chaudière à condensation, même s’ils consomment un peu plus. Si vous avez opté pour des convecteurs (éventuellement encastrés dans le sol), demandez-vous si cela vaut vraiment la peine de remplacer votre ancienne chaudière par une nouvelle à condensation. En effet, par temps très froid, les convecteurs encastrés exigent une eau à température très élevée. Or, une chaudière à condensation chauffe normalement l’eau à 55° C. Si elle doit chauffer l’eau plus fort, elle sera moins écologique. Autrement dit : une chaudière à condensation associée à des convecteurs n’a de sens que si la température extérieure n’est pas inférieure à 0°C.

En revanche, il est toujours intéressant de placer des vannes thermostatiques sur chaque radiateur, afin de pouvoir régler avec précision la température dans chaque pièce. Vous pourrez sans doute bénéficier d’un avantage fiscal. Si vous souhaitez améliorer le confort de la salle de bain, remplacez le radiateur existant par un nouveau modèle porte-serviettes.

Vous avez un système de chauffage par le sol

A la fin des années 1970, on a commencé à bâtir des maisons chauffées par le sol (tuyaux flexibles où circule de l’eau chaude). « Une chaudière à condensation est alors idéale, affirme Roland Debruyne. Le chauffage par le sol nécessite une eau à 45° C. Même les jours très froids la chaudière est économique. »

Les poêles indépendants

30% des Belges se chauffent à l’aide de poêles indépendants, au gaz, au pétrole, à l’électricité, voire au charbon. Si vous possédez un tel poêle, mieux vaut le remplacer pour réduire sa consommation, les risques d’émissions de CO et protéger l’environnement.

  • Un vieux poêle au gaz à brûleur ouvert (dont on allume la veilleuse avec une allumette) aspire de l’air dans la pièce et réduit l’oxygénation. Mieux vaut donc pour votre santé opter pour de nouveaux convecteurs fermés, qui aspirent l’air à l’extérieur de la maison. On voit la flamme à travers un hublot mais on n’y a plus accès.
  • Si le gaz naturel passe dans votre rue, pensez à remplacer – pour des raisons de santé et de coût énergétique – votre ancien poêle à pétrole ou au charbon par un convecteur fermé au gaz.
  • Remplacez aussi vos anciens radiateurs électriques par un autre système de chauffage. Le chauffage électrique est, en effet, extrêmement cher et peu écologique.

Et les feux ouverts ?

Dans les années 1970 et 1980, tout le monde voulait un feu ouvert. De nos jours, on en connaît les inconvénients : la chaleur s’échappe par la cheminée et ce que l’on y brûle rejette pas mal de saletés dans la pièce.

« Si vous avez une installation de chauffage central au gaz, cela vaut la peine d’amener une arrivée de gaz jusqu’à l’âtre, conseille de Roland Debruyne. Vous pourrez alors remplacer le feu ouvert par un poêle à gaz encastré à récupération de chaleur, doté d’une télécommande et d’un thermostat. Ou par un poêle à gaz encastré, à récupération de chaleur, dans lequel vous brûlerez des pellets, même si le rendement est faible. Si votre âtre ne sert que de chauffage d’appoint, l’investissement n’en vaut pas la chandelle. Mieux vaut enfiler un pull supplémentaire... »

Les primes et déductions fiscales

Si vous payez des impôts, vous avez droit à une déduction fiscale pour le placement d’une chaudière à condensation (HR Top).

  • L’avantage n’est pas négligeable: jusqu’à 40 % de l’investissement (avec un maximum de 2.600 ?). Même chose pour le placement d’une pompe à chaleur géothermique (label UE) et de vannes thermostatiques sur des radiateurs existants (ou d’un thermostat programmable dans la pièce).
    Attention: le placement doit être réalisé par un professionnel agréé. La déduction d’impôts est valable pour les factures datées de 2007. Si vous ne payez pas d’impôts, vous n’avez pas droit à la déduction.
  • Informez-vous auprès de votre commune pour les éventuelle primes. Elles sont indépendantes des déductions fiscales et s’adressent à tout le monde. Certains société de distribution de gaz accordent une prime de 250 ? pour le placement d’une chaudière à condensation (HR Top). Informazout offre le même montant pour le placement d’une chaudière à condensation au mazout (Tél : 078 15 21 50). Le placement de convecteurs fermés au gaz (label HR+) donne également droit à une prime (Tél : 02 383 02 00).
  • Pour en savoir plus, surfez sur http://mineco.fgov.be et cliquez sur Energie, puis Réductions d’impôts.

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