Polders : balade de charme en Flandre Orientale

Un paysage industriel impressionnant, un village fantôme et de paisibles criques semées de digues. Voici une escapade hors du commun avec vue imprenable sur les polders.

Dans le nord-est de la Flandre Orientale, entre l’Escaut et le village De Klinge, s’étendent de paisibles polders. Au fil des siècles, les hommes y ont érigé des digues et des moulins pour gagner du terrain sur la mer. L’aménagement du port de Waasland et des docks à containers voisins ont cependant grignoté leur part de nature. Résultat, en se promenant dans la région, on passe d’un paysage industriel à une nature encore sauvage.

Notre balade démarre à Kallo (sortie 9 sur la E34 Anvers-Knokke). Ce village des polders est cerné par des quais à containers et des industries pétrochimiques. Au loin, on reconnaît la cathédrale d’Anvers mais, à part ce point de repère, on n’aperçoit que de larges étendues d’eau, des cheminées de raffineries, des containers et d’immenses cuves à pétrole.

Nous franchissons l’écluse et suivons les panneaux qui indiquent le fort de Liefkenshoek. Dans cet environnement de terrains industriels et de friches, une immense £uvre d’art toute blanche attire le regard. Signée Wim Delvoye, elle marque l’entrée du  » Burcht Singelberg « , le nouveau complexe de bureaux de la  » Katoen Natie « , et semble faire un clin d’£il à Fernand Huts, son flamboyant patron.

A un kilomètre de là, l’ancien fort maritime de  » Liefkenshoek « , perdu au milieu du port industriel, est désormais classé monument protégé (l’entrée est gratuite). Il a été érigé au XVIe siècle pour assurer la protection d’Anvers, mais l’édifice que l’on découvre date de l’ère napoléonienne. L’exposition qui se tient dans le bâtiment central retrace les nombreuses péripéties qu’a connues le fort et le combat que la région mène depuis toujours contre l’avancée de la mer.

On y pénètre comme dans un navire du XVIe siècle et on en ressort en longeant une évocation de quais à containers contemporains. Prenez le temps de déambuler sur les quatre bastions et sur le mur d’enceinte. La tour de guet, elle, offre une vue imprenable sur les méandres de l’Escaut et sur les industries avoisinantes.

Un village fantôme dévolu à l’art

Après la visite du fort, nous poursuivons en voiture, vers le nord, jusqu’à Doel, un village des polders qui semble se battre contre sa propre disparition. La plupart des maisons sont désertes et leurs jardinets envahis par une forêt de mauvaises herbes. Mais le village n’est pas aussi mort qu’il y paraît. En effet, une centaine d’habitants y vivent encore et, à midi, les cafés et restaurants affichent complet.

Des peintres et des poètes ont orné les murs de fresques, de dessins, de textes et de graffitis. Ici aussi, la balade le long de l’Escaut vaut le détour, surtout pour la vue sur un moulin datant de 1623 confronté, à l’arrière-plan, à une centrale nucléaire. Passé Doel, le port cède la place à un paysage de polders typiques, avec ses digues, ses routes rectilignes et ses champs. Nous traversons le Prosperpolder, à la frontière hollandaise, et roulons vers Kieldrecht. Au XIXe siècle, le duc Prosper d’Arenberg a gagné du terrain sur la mer. Il a fait bâtir le hameau de Prosperpolder pour ses travailleurs. Dans le cadre du plan de compensation, on a dépoldérisé de vastes terrains au nord de Doel. D’ici à 2015, une nouvelle zone naturelle verra le jour.

Un étang idyllique...

Plus loin dans le même polder, des criques se sont formées lorsque la mer s’est retirée après l’une des nombreuses inondations dans les terres intérieures. Si vous traversez Kieldrecht en direction de Verrebroek, vous verrez, sur la droite, le Grote Geule, un étang idyllique désormais classé en réserve naturelle. Cette crique n’est pas accessible mais on peut en revanche se rendre dans la zone naturelle des Criques de Saleghem . Il suffit de passer Verrebroek et de rejoindre Meerdonk.

Un superbe chemin de randonnée fléché de 5,5 km démarre à la Natuurhuis Panneweel. Une belle manière de découvrir le polder dans toute sa sérénité. Le long des étangs on aperçoit parfois un pêcheur... Et sur les digues un berger isolé...

A faire aussi :

L’Ecoroute : cette piste cyclable fléchée longe les polders à l’ouest de Doel sur 34 km (on peut ausi se contenter de faire 25, voire 19 km). A la centrale nucléaire de Doel, point de départ et d’arrivée de la balade, on peut emprunter gratuitement des vélos.

Prendre le bateau : à Doel, on emprunte le bac jusqu’à Lillo, un hameau perdu sur la rive droite del’Escaut. Départs toutes les heures de Doel, les week-ends de 10 à 19 h (retour au même endroit).

Pratique

Infos : Office du tourisme Waasland, Grote Markt 45, 9100 Sint-Niklaas, tel. 03 760 92 62 et www.toerismewaasland.be

Fort Liefkenshoek : ouvert jusqu’au 31/10 du mer au dim inclus, de 10 à 18 h, gratuit. Du 1/11 à Pâques : ouvert les sam et dim, de 13 à 17 h.

Ecofietsroute : prêt gratuit de vélos jusqu’à fin septembre à la centrale nucléaire de Doel (au centre des visiteurs). Réservation souhaitée au tel. 03 202 20 50

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