© Céline Brachet

Michèle Laroque : « J’aime les histoires sincères »

Brillantissime, tel est le nom du premier film réalisé par Michèle Laroque. Il sort ce mercredi au cinéma. Rencontre avec la comédienne française.

Dans cette comédie, Michèle Laroque, 57 ans, interprète Angela quivit à Nice, dans un bel appartement, avec un beau mari et une magnifique ado. Bref, elle pense avoir une vie idéale. Jusqu’à Noël. Ce soir-là, son époux la quitte, sa fille la laisse pour rejoindre son petit copain et sa meilleure amie préfère avaler des somnifères plutôt que de passer la soirée ensemble. Angela n’a plus d’autre choix que celui de se reconstruire...

Pourquoi avoir tourné votre premier film à Nice ?

D’abord parce que je suis née là-bas puis il y a eu l’attentat le 14 juillet 2016. Je voulais rendre hommage aux Niçois, montrer que la vie était la plus forte même si on n’oubliera jamais les victimes et puis je voulais rendre à Nice ce qu’elle m’avait apporté pendant toute mon enfance. C’est une région fabuleuse, avec une lumière et une énergie spéciales.

Michèle Laroque :
© Céline Brachet

En quoi votre personnage Angela vous ressemble-t-il ?

Elle ressemble à toutes les femmes et je souhaite à toutes les femmes d’être comme elle car Angela transforme le plomb en or, elle transforme une terrible épreuve en quelque chose de très positif. J’aime son côté bienveillant et gentil, ce qui est difficile de garder dans notre société actuelle, son courage, sa remise en question, le fait d’essayer de comprendre pourquoi et comment c’est arrivé. Elle met le temps mais y arrive quand même assez vite. C’est bien de suivre l’exemple qu’Angela nous donne.

Elle pensait avoir une vie idéale. La vôtre l’est ?

En tout cas, elle est la vie que je dois avoir aujourd’hui. On fait ce qu’on peut. Je suis très heureuse de tout, d’être ici, de mon métier... Beaucoup de choses me plaisent.

Votre vraie maman a-t-elle inspiré cette mère tyrannique ?

Pas du tout ! Ma mère est une femme adorable qui n’a rien à voir avec ce personnage mais, en revanche, sa mère à elle, ma grand-mère que j’ai peu connue, était très dure. Ma mère réelle apparaît d’ailleurs dans le film : c’est la dame qui rit dans la partie de bridge.

Quel regard portez-vous sur votre premier film ?

Je suis très heureuse de l’avoir fait parce qu’il y a plein d’histoires d’amour à l’intérieur de ce film, l’équipe m’a formidablement accompagnée et puis les comédiens sont tous des amis. Certains sont parfois venus un seul jour tourner à Nice pour être dans mon premier film et me faire plaisir ! Ils m’ont fait ce cadeau-là que je suis ravie d’offrir au public.

Michèle Laroque :
© Céline Brachet

Y a-t-il un rôle que vous aimeriez jouer ?

Non. Ca peut-être le plus beau rôle, le plus beau scénario, tout dépend du réalisateur. Certains me donneraient trois lignes, je le ferais !

Un rôle que vous refuseriez ?

Dans les scénarios, je n’aime pas les histoires un peu cliché ou manipulatoires. J’aime les histoires sincères. Justement, ce qui me plaît chez Angela, c’est qu’elle est vraie, elle dit les choses comme elles sont, elle n’essaye pas de mentir ou de se mettre en valeur. Ca, j’adore !

Comment avez-vous décidé de devenir comédienne ?

Je faisais des études de sciences éco et anglais en Fac lorsque j’ai eu un très grave accident de voiture. Je suis restée un an sans marcher et deux ans à l’hôpital. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j’avais envie de devenir actrice. Une révélation grâce à cet accident...

Michèle Laroque :
© Céline Brachet

Aimez-vous vous voir à l’écran ?

C’est ni un plaisir, ni un déplaisir, c’est juste mon métier. Il faut que je regarde pour que je sache ce que j’estime être réussi dans la transmission de certaines émotions ou ce qui ne l’est pas assez afin de m’améliorer.

Qu’en pensent vos proches lorsqu’ils viennent vous voir au cinéma ou au théâtre ?

Ils m’aiment et donc ils sont toujours très contents. Je ne sais pas s’ils sont de bons repères! (rires)

Votre fille Oriane, 22 ans, suit votre voie. Vous la conseillez ?

Ben là, c’est un peu nouveau en fait parce qu’elle a joué dans Brillantissime pour me faire plaisir et puis, maintenant, elle me dit qu’effectivement elle veut devenir actrice. Evidemment, nous allons parler de tout ça mais elle est entourée. Elle a été avec moi sur tous les tournages depuis sa naissance donc elle connaît beaucoup d’artistes, d’acteurs, dont elle est proche. Elle leur demande également conseil.

Michèle Laroque :
© Céline Brachet

Votre spectacle culte Ils s’aiment avec Pierre Palmade cartonne depuis vingt ans. Comment l’expliquez-vous ?

Pierre Palmade et Muriel Robin ont une écriture formidable et le thème de la relation affective est assez intemporel et universel. On joue cette pièce de tout notre coeur, en aimant l’humain, et le public le sent.

Je crois que c’est la peur de vieillir qui fait vieillir. Donc je n’ai pas peur, il ne faut pas avoir peur.

Y aura-t-il encore une suite?

Il y a la tournée avec Muriel pour la version Elles s’aiment jusqu’à fin avril et après je pense qu’on s’arrêtera là. En revanche, on écrit un film pour Muriel et moi, Mariage pour toutes, dont le tournage est prévu cette année.

D’autres projets ou rêves?

J’en ai mille mais ils viennent au fur et à mesure car ce qui compte c’est ce qu’on vit au moment où on le vit. J’ai envie de refaire un film, de tourner une série, de faire une belle pièce de théâtre...

Michèle Laroque :
© Céline Brachet

Loin des planches et caméras, à quoi ressemble votre vie ?

Je fais beaucoup de sport et de danse, comme je l’ai toujours fait dans mon enfance. Ce que j’aime le plus, c’est l’humain : l’observer et me nourrir de toutes ces observations pour raconter des histoires après.

Qu’est-ce qui vous fait rire ?

Nos réactions humaines, nos façons de nous sortir de certaines situations, puis je suis entourée de gens très drôles donc j’en profite bien !

Avez-vous peur de vieillir ?

Je crois que c’est la peur de vieillir qui fait vieillir. Donc je n’ai pas peur, il ne faut pas avoir peur.

Que dirait l’enfant que vous étiez à la femme que vous êtes ?

J’adorais rire, m’amuser en faisant des tas de personnages comme la standardiste à la poste, l’épicière... Elle serait surprise que j’en ai fait mon métier et que je gagne de l’argent avec ça parce que l’enfant que j’étais a joué pendant des heures gratuitement ! (rires)

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

« Brillantissime ». En salles dès ce mercredi 17/1

Contenu partenaire