Méfiez-vous des plantes invasives dans votre jardin

Avez-vous planté des rosiers sauvages, un acajou Mahonia aquifolium ou de la balsamine de l’Himalaya ? Dans ce cas, vous devrez vous méfier car ces plantes se trouvent sur la liste noire des plantes invasives qu’il est déconseillé de planter.

Un groupe de scientifiques belges, rassemblés sous le nom d’Alterias, a dressé la liste des plantes invasives afin d’attirer notre attention sur les dangers qu’elles représentent. On les qualifie comme telles car elles sont venues de l’étranger et ont réussi à s’adapter à nos conditions climatiques. Nous les cultivons et les plantons pour leur valeur ornementale et leur croissance rapide. Mais certaines d’entre elles propagent leurs graines dans la nature, dans les prairies ou les terrains laissés en jachère et on assiste au développement fulgurant de ces plantes. Elles prolifèrent et mettent ainsi en péril nos espèces indigènes et notre équilibre écologique.

Une des plus connues de ces espèces exotiques est la berce du Caucase. Elle est apparue massivement sur les bords de nos routes ces dernières années. Chaque été, on nous met en garde contre sa sève qui peut provoquer des brûlures. Mais l’objectif des scientifiques est surtout de nous informer sur les plantes ornementales d’apparence anodine qui se trouvent dans de nombreux jardins particuliers.

Des espèces très connues

Les scientifiques d’Alterias ont dressé deux listes de plantes invasives.

La liste noire: ce sont des plantes qu’il ne vaut mieux jamais planter. Une fois qu’elles passent les barrières de notre jardin, elles envahissent la nature. Cette liste compte une trentaine d’espèces. Les plus connues sont:

  • Cerisier noir ou tardif – Prunus serotina
  • Cornouiller soyeux – Cornus sericea
  • La Balsamine de l’Himalya – Impatiens glandulifera
  • Renouée du Japon – Fallopia japonica
  • Jussie rampante – Ludwigia peploides, souvent utilisée pour les étangs naturels.
  • Mahonia à feuilles de houx – Mahonia aquifolium
  • Solidage géant – Solidago gigantea
  • Rosier du Japon – Rosa rugosa
  • Cotonéastre rampant – Cotoneaster horizontalis

Remarque: le cynorrhodon (rosier sauvage) représente un risque surtout dans les dunes et pas dans les terres intérieures, le néflier nain est quant à lui surtout envahissant sur les sols calcaires.

La liste de surveillance: ce sont des espèces qui ne posent pas encore de problèmes chez nous, mais bien dans les pays voisins. Elles sont à surveiller, recommandent les scientifiques, et il ne vaut mieux plus les planter. La liste de surveillance compte 28 espèces et elles sont très connues dans les jardins. Exemple :

  • L’aster vericolore (Aster novi-belgii)
  • L’arbre à papillons (Buddleia davidii)
  • Le chêne rouge d’Amérique (Quercus rubra)
  • Le Sumac de Virginie (Rhus typhina)
  • Le robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia)
  • Le Laurier cerise (Prunus laurocerasus)
  • L’olivier de Bohême (Elaeagnus angustifolia)
  • Le lupin vivace Vaste lupine (Lupinus polyphyllus)
  • La vigne vierge (Parthenocissus quinquefolia)

Moins de danger pour les variétés cultivées

Devons-nous arracher, déterrer ou supprimer ces plantes de nos jardins? « Non, nous ne voulons certainement pas déclarer une chasse aux sorcières, explique-t-on chez Alterias. « Nous voulons que les particuliers, les services d’entretien des espaces verts et les professionnels soient plus vigilants à l’avenir. Par ailleurs, les risques de prolifération se situent surtout au niveau des espèces de base. Ce que nous achetons dans les centrales jardin ne sont pas des espèces d’origine, mais sont des espèces hybrides issues de croisements. Je pense à l’églantier, à l’aster versicolore ou au laurier-cerise. Beaucoup de ces variétés cultivées sont inoffensives car elles ne produisent pas de semences ou les plants sont stériles et ne se reproduisent donc pas. »

Que pouvons-nous faire ?

? Laissez pousser vos plantes qui se trouvent sur liste noire ou liste de surveillance, mais gardez-les à l’oeil. Veillez à ce qu’elles n’apparaissent pas ailleurs dans votre jardin, auquel cas, éliminez directement les nouvelles pousses.

? Si vous voulez de nouvelles plantes dans votre jardin, n’achetez plus celles-là.

? Si vous arrachez ces plantes de votre jardin, ne les laissez pas traîner sur le sol ou ne les jetez pas avec les déchets verts, car les graines peuvent se disperser ou les racines peuvent se régénérer. Laissez les sécher dans un abri puis brûlez-les dans votre cheminée ou votre poêle à bois.

Plus d’infos

De nombreuses informations sur les plantes invasives sont disponibles sur le site http://www.alterias.be/fr/. Vous trouverez également un code de conduite pour l’arrière-saison. Si vous avez encore des questions, vous pouvez contacter les scientifiques par email à l’adressel info@alterias.be

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