© Getty Images/iStockphoto

Kos, aux portes de l’Orient !

Face à Bodrum, l’île grecque de Kos offre un subtil mélange d’influences antiques, byzantines et ottomanes. Ajoutez-y une nature luxuriante, des plages de sable fin, une mer cristalline... Si ce n’est pas le paradis, c’en est un joli avant-goût !

Cela fait des siècles que les colonnes de marbre ne supportent plus aucune voûte. Écrasés de soleil, caressés par la brise marine, ces ultimes témoignages d’une basilique paléochrétienne continuent pourtant à s’élever vers le ciel, vaille que vaille, vigiles d’un monde depuis longtemps disparu. Autour de nous, aucun bruit, si ce n’est le clapotis des vagues et le tintement aigrelet d’une cloche, pathétique appel d’un oratoire perdu sur un îlot voisin. L’espace d’un moment, près de ces vestiges de l’église Saint-Etienne de Kefalos (IVe s.), tout semble s’arrêter. Instant magique. On dira ce qu’on voudra des Grecs anciens, on peut difficilement nier qu’ils avaient le chic pour inscrire leurs bâtiments dans des paysages à couper le souffle.

Bienvenue à Kos, petite île du Dodécanèse toute proche de la côte turque, à quatre kilomètres à peine de la ville de Bodrum. Durant les mois d’été, c’est l’une des stations balnéaires les plus populaires de Grèce : chaque année, des centaines de milliers de vacanciers accourent pour profiter de ses plages de sable blanc, de ses hôtels-clubs aux activités multiples et de ses nuits endiablées. En dehors de cette période d’affluence, l’île affiche un tout autre visage. C’est au printemps ou à la fin de l’été, quand les touristes sont moins nombreux mais que le climat reste clément, que Kos dévoile ses facettes les plus charmantes.

Plein les mirettes

Dès notre arrivée, le relief particulier de Kos saute directement aux yeux : une montagne posée sur la mer. Son sommet dépasse les 800 mètres alors que la largeur maximale des terres émergées n’atteint qu’une dizaine de kilomètres ! La nature y est luxuriante : champs, vignes et résineux odorants défilent le long de la route... Même lorsque la végétation a été brûlée par le soleil estival – c’est le cas au moment où nous effectuons ce reportage, début octobre – on devine que l’île doit être particulièrement fertile. La mer, elle, s’avère ensorcelante : azurée vue de loin, elle devient limpide lorsqu’on s’en approche, tandis qu’en arrière-plan, se devinent les ombres bleutées du continent.

L'île est réputée pour ses plages.
L’île est réputée pour ses plages.© Getty Images

Ci et là, de petits villages s’accrochent à flanc de colline. La plupart ont gardé une belle authenticité, même si quelques-uns semblent avoir cédé au chant des sirènes du tourisme de masse, multipliant restaurants et boutiques de souvenirs. Mais en cette basse-saison, les lieux retrouvent un peu de leur sérénité d’antan. Le  » coucher de soleil de Zia « , visible depuis les hauteurs de cette petite bourgade et vanté par les guides touristiques, n’a ce soir que peu de spectateurs. Il n’en est que plus beau.

Serment d’Hippocrate

Si les panoramas de l’île s’avèrent nombreux et souvent grandioses, il serait dommage d’assimiler Kos à une simple carte postale géante. L’île possède une riche histoire. Déjà mentionnée dans l’ llliade d’Homère, elle est surtout connue durant l’Antiquité pour son Asclépéion, gigantesque sanctuaire consacré au dieu de la médecine Asclépios. L’étendue de ses ruines laisse entrevoir un complexe d’une taille étonnante, abritant thermes, temples, hôpitaux... La médecine dispensée à Kos était l’une des plus réputées du monde antique. Et pour cause : c’est dans cette île qu’est né et a pratiqué le célèbre Hippocrate, auteur d’un serment déontologique que prêtent encore aujourd’hui les médecins fraîchement diplômés.

Hippocrate est considéré comme le père de la médecine clinique. Kos abrite encore un platane sous lequel il aurait enseigné.
Hippocrate est considéré comme le père de la médecine clinique. Kos abrite encore un platane sous lequel il aurait enseigné.

Juste en contrebas de l’Asclepeion, la capitale de l’île, elle aussi appelée Kos, s’étend jusqu’aux rivages de la Mer Egée. La ville a réussi à préserver tout son charme et propose un condensé d’histoire locale, mêlant sans transitions ruines gréco-romaines (dont une luxueuse villa aux fresques et mosaïques d’excellente facture), forteresse des chevaliers hospitaliers, minarets ottomans (l’île, rattachée jusqu’en 1912 à l’empire ottoman, abrite encore une communauté musulmane), belles demeures italiennes, rues piétonnes, marché couvert, restaurants et bars branchés.

Le pied à l’étrier

Les pépites patrimoniales ne se cantonnent pas à la capitale et sont disséminées un peu partout sur l’île : lagune d’eau salée de Tigaki, prisée des oiseaux, églises orthodoxes aux dômes bleutés si caractéristiques... Il serait dommage ne de pas partir à l’aventure ! Même en dehors de la période d’affluence, il est très facile de louer une voiture, un scooter, un vélo... voire un cheval.

En parfait néophyte, nous optons pour cette dernière solution : nous passerons sous silence notre allure ridicule et nos angoisses passagères pour ne retenir qu’un immense sentiment de liberté. Juste nous, le pas des chevaux, le soleil sur la grève et le bruit de la mer. Bref, le bonheur, quoi !

Kos, aux portes de l'Orient !

A table !

Kos est célèbre pour la qualité de ses vins et de son miel. La gastronomie locale fait une belle place aux grillades et aux produits de la mer (poulpes, poissons, coquillages...). Deux spécialités sont toutefois à épingler : le yaourt grec aux tomates confites, étrange dessert pour nos palais peu habitués à manger ce fruit sous une forme sucrée, et le kokkino tiri, un fromage cuit nappé de vin rouge, traditionnellement réalisé au printemps. Surprenant !

Kos, aux portes de l'Orient !
© P.G.

Le tremblement de terre de 2017 : un lointain souvenir

En juillet 2017, en pleine saison touristique, l’île de Kos a connu un important tremblement de terre (6,7 sur l’échelle de Richter) qui a été ressenti jusqu’à Bodrum. Si les séquelles de ce dernier sont toujours visibles dans le centre historique de Kos – plusieurs monuments doivent encore être restaurés – les autorités locales se veulent rassurantes : tous les hôtels de l’île sont construits selon des normes antisismiques strictes et sont capables de résister à ce genre d’événement.

Pratique

Y aller ? Tui organise des vols au départ de Bruxelles, Liège et Ostende, jusqu’à 6 fois par semaine. www.tui.be

Quand y aller ? En pleine saison, la fête bat son plein mais, si vous préférez éviter la foule, mieux vaut partir en dehors des vacances scolaires, au printemps ou à la fin de l’été. Que les amateurs de baignades salées se rassurent : la température de l’eau reste agréable jusqu’au début octobre.

Se loger ? Nous avons logé au Blue Lagoon Resort*****, proche de la capitale et d’une très belle plage face à Bodrum.

Se restaurer : Lofaki, restaurant gastronomique : www.lofaki.gr

Monter à cheval : Erika’s, Marmari. Erikashorsefarm.gr. L’encadrement est excellent pour ceux qui ne sont jamais montés en selle : c’est l’occasion de se lancer !

Plus d’infoz :www.visitgreece.gr

Kos, aux portes de l'Orient !
© P.G.

Contenu partenaire