© Delphine Boel, PHOTO Patricia Mathieu

Delphine Boël, sa vie à travers ses oeuvres

Avec une rétrospective de ses oeuvres d’art, présentée à Bruxelles, la fille illégitime du roi Albert II partage les hauts et les bas de sa vie.

 » Mon travail est fait de tristesse joyeuse. Je transforme des événements négatifs en choses positives en créant des oeuvres colorées au message sarcastique ou au propos brutal, comme une claque qui ramène à la raison.  » C’est en ces termes que Delphine Boël, 48 ans, présente ses créations. On pourra admirer une belle sélection du travail ludique et décalé de l’artiste anglo-belge à l’occasion d’une exposition rétrospective (1986-2016) de sa carrière au Musée d’Ixelles.

When I Became a Work of Art, 2006
When I Became a Work of Art, 2006

Sculptures, néons et tableaux

C’est pendant ses études à la Chelsea school of art de Londres que Delphine Boël commence à faire référence à son identité cachée et qu’elle crée, en 1990,  » Rainbow Throne « , un trône en papier mâché composé de courbes aux couleurs de l’arc-en-ciel et teintées d’or. Cette sculpture, visible dans la rétrospective, évoque la fragilité de la relation de l’artiste avec la royauté. Par ailleurs, depuis qu’elle a été révélée au monde, en 1999, comme fille illégitime de l’ex-roi des Belges Albert II et de la baronne Sybille de Sélys Longchamps, Delphine Boël est confrontée à une presse toujours plus intrusive. La création l’aide alors à reprendre possession de son histoire, de son identité... Elle décrit d’ailleurs son travail comme  » une réaction allergique à la puissance des ragots, des rumeurs et du commérage en général !  » Se sentant vulnérable, elle trouve du réconfort en ne cessant d’écrire le mot « love » et la phrase  » Never give up  » (Ne jamais abandonner) dans ses créations. Une phrase qui sert d’ailleurs de titre à cette exposition de quelques installations néons, d’une dizaine de sculptures et d’une trentaine de tableaux.

Un besoin d’évoluer

Love Goes Around, 2016
Love Goes Around, 2016© DELPHINE BOEL, PHOTO JIM O’HARE

Le public pourra notamment s’attarder, voire méditer, sur  » Love Goes Around « . Ce tableau de 2016 ressemble à un mandala de sable tibétain qui aurait été conçu sur base de la répétition minutieuse des mots  » love  » séparés par des points de couleurs variées. Un travail laborieux qui a permis à Delphine Boël de dépasser ses tourments. Dans sa série de peintures et de sculptures  » Fuck Perfection « , les oeuvres peuvent paraître agressives mais elles représentent en fait un appel à la gentillesse. Leur message exhorte à être plus tolérant avec soi-même. Delphine Boël ne recherche pas la perfection mais elle ressent le besoin d’évoluer comme le démontre encore sa toute récente série  » Never give up « . La persévérance, le leitmotiv d’une artiste qui se bat depuis 2013 en justice pour que l’ancien roi des Belges reconnaisse enfin leurs liens de sang.

Never Give Up Black and White, 2016
Never Give Up Black and White, 2016© DELPHINE BOEL, PHOTO JIM O’HARE

 » DELPHINE. Never give up  » Musée d’Ixelles, 71 rue Jean Van Volsem, 1050 Bruxelles. Du 16/2 au 14/5. Prix : 8€. Infos : 02 515 64 21/22 www.museedixelles.irisnet.be

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