Découverte du coeur historique d’Anvers

Quoi de plus agréable que de découvrir une ville en se baladant ? Accompagnez-nous pour une promenade découverte dans le centre historique d’Anvers : son magnifique Hôtel de Ville, la Cathédrale Notre-Dame, les maisons de guildes, etc. Un parcours qui ne vous laissera pas indifférent ...

Notre point de départ est le parking de la Banque Nationale. Il est facilement accessible pour ceux qui arrivent à Anvers en voiture, mais il est également très bien desservi par nombre de bus et trams. En outre, il ne s’agit pas seulement d’un banal parking : ici, nous faisons notre premier arrêt historique.

Le bastion impérial

Car c’est en effet à cet endroit qu’en 2003, lors des travaux de réfection des Leien (boulevards), qu’une grande partie du bastion impérial fut mise au jour. Ce bastion, construit à la demande de l’Empereur Charles Quint, faisait partie des remparts érigés au 16e siècle tout autour de la ville.

Pour découvrir les vestiges des remparts et l’exposition consacrée à cette partie de l’Histoire, il nous faudra descendre au sous-sol du parking, au – 3. Vous distinguerez à même le sol le plan actuel de la ville, sur lequel sont projetés les remparts de l’époque espagnole. Une maquette trône sous une cloche en verre et des panneaux proposant diverses informations sont accrochés au mur. Dans le passage menant à l’ascenseur, une armoire vitrée recèle les découvertes archéologiques mises au jour lors des travaux de 2003. On peut notamment y voir des ossements de mammouth datant de la dernière période glaciaire. Mais le plus impressionnant reste sans aucun doute les grandes fenêtres qui offrent une vue sur les remparts illuminés.

Le bastion est occasionnellement accessible, lors des Journées du Patrimoine par exemple ou lors de la Journée Monument ouvert.


La Banque Nationale

De retour à la lumière du jour, traversons les Leien – qualifiés de boulevards par les Anversois. Sur la gauche, petit coup d’oeil à l’imposante filiale de la Banque, dessinée par l’architecte Henry Beyaert. Les travaux de construction auront duré quatre ans. Elle est l’un des bâtiments les plus remarquables situés sur les Leien, notamment grâce à ses nombreuses tours et son toit à plusieurs niveaux. Elle a été édifiée dans un style éclectique typique, usant de caractéristiques de la Renaissance flamande, italienne et française. Henry Beyaert en a fait une institution bancaire contemporaine et pratique, reflétant un véritable caractère anversois. Le bâtiment a été acquis lors d’une vente publique, en juin dernier, par un promoteur immobilier anversois.

Le quartier du théâtre

Petite flânerie sur la Place de la Tour Bleue (Blauw Torenplein) et sur la Oude Vaartplaats, plus connue par la plupart des Anversois sous le nom de Marché aux Oiseaux (Vogelmark). Des marchands ambulants envahissent la place le samedi et le dimanche. L’origine de cette place remonte au 16e siècle, lorsque de la volaille et du petit gibier y étaient vendus. Ce n’est que quatre siècles plus tard que vêtements et autres plaisirs du palais ont aussi été proposés à la vente.

Derrière la place se trouve le Théâtre de la Ville, actuellement appelé ‘Le Palais’. Promenons-nous à gauche le long de cette institution via la Maria Pijpelinckstraat, la rue qui porte le nom de la mère de Rubens. A mi-chemin, nous passons devant le Marché aux Grains. Les petits pavés, les hauts tilleuls, les bancs en bois et les nombreuses terrasses nous invitent à profiter du temps qui passe. Une statue représentant un homme portant un chapeau et un long manteau est érigée sur la place. Il s’agit de Victor Driessens, acteur et directeur du KNS (Théâtre royal néerlandais) au 19e siècle. Il est également l’un des fondateurs du théâtre flamand anversois. Cette sculpture discrète est située à quelques mètres seulement du théâtre Bourla, où se retrouvait jadis la bourgeoisie francophone qui avait baptisé l’endroit le Théâtre Royal Français.

Poursuivons notre balade dans la Maria Pijpelinckstraat. Au bout de la rue, sur la droite, nous pouvons admirer le Grand Café Horta. Un restaurant en partie construit avec des vestiges issus de l’ancienne Maison du Peuple érigée à Bruxelles par l’architecte Victor Horta.

La Maria Pijpelinckstraat nous conduit enfin sur la place Wapper, qui est piétonne. Nous traversons cette place, ponctuée de nombreuses terrasses et de bien jolies maisons du 19e siècle.

La maison de Rubens

A droite de la place Wapper, aux numéros 9 et 11, se dresse la maison de Rubens, acquise en 1610 avec sa première épouse Isabella Brant. Il dessina lui-même le bâtiment qu’il fit construire et agrandir. Il est composé d’une maison d’habitation de style Renaissance flamande et d’un atelier en baroque italien. Les deux parties sont reliées entre elles par un portique monumental. Le tout est un véritable palais sur les bords de l’Escaut. Aujourd’hui, la maison de Rubens est l’une des habitations d’artiste les plus connues au monde. Pour visiter le musée, il faudra vous acquitter d’un ticket d’une valeur de 8 ? (6? pour les -26 et les +65 ans).

Gagnons ensuite le Meir, l’une des rues les plus importantes d’Anvers. Elle date de la troisième phase d’agrandissement de la ville (1291-1314). Un marais s’y trouvait jadis, créé par l’évacuation des eaux des terres situées en hauteur. Il a ensuite été recouvert de pavés en 1324 et peuplée de maisons construites par de riches marchands.

Le Palais du Meir

Directement sur la gauche du Meir se trouve le Palais Royal ou Palais du Meir. Il fut construit en 1745 à la demande de Jan-Alexander van Susteren, seigneur de ‘s Gravenwezel, grand propriétaire, rentier, marchand et héritier d’une lignée de grand prestige. C’est ainsi qu’il hérita de quatre maisons datant du 16e siècle et situées dans le Meir. Il en a confié les transformations à l’architecte Jan Peter Van Baurscheit le Jeune qui en fit un magnifique ‘hôtel’. Son propriétaire souhaitait afficher ayx yeux de tous les origines nobles de sa famille et toute sa richesse.

L’habitation fut rachetée en 1812 par Napoléon qui en fit sa résidence personnelle lors de ses visites à Anvers. Il fit rénover la partie arrière, située côté Wapper ainsi que les étages, probablement sous la conduite de l’architecte François Verly. L’ensemble est meublé dans un style impérial. Napoléon n’y a cependant jamais séjourné. Après sa défaite à Waterloo, la propriété passa aux mains du Royaume-Uni des Pays-Bas et fut mis à la disposition du roi Guillaume Ier. Des travaux de rénovation furent de nouveau entrepris. Le roi y séjourna régulièrement, tout comme son fils Guillaume II et son épouse Anna Pavlona de Russie, soeur du tsar.

Après la révolution belge en 1830, le palais, qui devint propriété de l’Etat, fut occupé par la famille royale belge. Le 21 juillet 1831, le roi Léopold Ier fit sa Joyeuse Entrée à Anvers et il apparut à plusieurs reprises au balcon du palais. Il y séjourna régulièrement au début de son règne. C’est là qu’il recevait principalement ses hôtes étrangers. En 1905, Léopold II transforma deux salons en une Salle des Glaces où étaient organisés des fêtes et des banquets.

En août 1914, lors de l’invasion du pays par l’armée allemande, la famille royale est restée dans le palais jusqu’au siège de la ville en octobre de la même année.

Dans les années 50, le palais n’était plus digne pour accueillir la famille royale et il fut cédé en 1969 au ministère de la Culture néerlandaise. Il passa aux mains de la Communauté flamande en 1996 qui décida de restaurer le bâtiment et d’en faire un ‘palais public’.

Vers la Grand-Place

Tout au bout du Meir se dresse la Tour des Paysans. Le bâtiment de forme cubique, qui abrite les bureaux de la KBC, était considéré, en 1928, comme le premier gratte-ciel d’Europe. Il est un des symboles de la ville d’Anvers, avec la tour de la cathédrale.

Nous poursuivons notre chemin en passant sur le Meirbrug et l’Eiermarkt, tournons à droite et arrivons sur le Melkmarkt (Marché au lait). Dès le 14e siècle, le lieu faisait office de marché de produits laitiers. Admirons, au numéro 37,  » De Ghulden Schoen  » et sa porte baroque en pierre bleue. Sur la gauche, nous pouvons voir les petites maisons adossées à la cathédrale depuis le 16e siècle.

Nous nous engageons sur la gauche sur le Lijnwaadmarkt, qui doit son nom au marché au lin qui s’y tenait chaque semaine. Cette tradition a perduré jusqu’au 18e siècle.

Nous arrivons sur la Grand-Place en passant par le Torfbrug. A ses débuts, elle avait une forme irrégulière, triangulaire. Elle a ensuite été délimitée aux 16e et 17e siècles par la construction des maisons de guildes. Ces bâtiments authentiques ont été entièrement rénovés, tandis que les autres maisons sont des reconstructions datant des 19e et 20e siècles, sur base de tableaux et d’archives. Ces reconstructions ont été principalement concentrées sur la Grand-Place, mais d’autres maisons ont également été reconstruites ailleurs dans la ville. Sur la Grand-Place, les maisons d’origine sont celles situées aux numéros 24, 38 et 40.

La plus grande maison est la Maison espagnole (Het Pand van Spanje) et date d’environ 1580. En son sommet trône une statue de cavalier, réalisée par Jef Lambeaux et qui représente St Joris prêt à tuer le dragon.

L’Hôtel de Ville

L’Hôtel de Ville surplombe la partie ouest de la Grand-Place. Érigé en 1565, il demeure l’un des plus splendides exemples d’architecture Renaissance de la ville. Cinq ans plus tôt, un concours fut organisé pour déterminer quel en serait l’architecte. Aucun lauréat ne fut retenu et l’Hôtel de Ville actuel est le résultat d’un mélange d’éléments imaginés par différents artistes et architectes. On retiendra notamment les noms d’artistes progressistes commeCornelis Floris, Willem Paludanus, Nicolo Scarini, Loys Du Foys, Jacques Du Broecq et Jan Mynsheere. Il est toutefois difficile d’établir quelles sont les parties d’architecture qui leur sont personnellement attribuées. Cornelis Floris était non seulement le chef de chantier pour ce projet, mais il a également dessiné une grande partie des plans.

La première pierre fut posée en 1561 et à peine quatre ans plus tard, le 27 février 1565, le nouvel Hôtel de Ville était inauguré.

Au centre de la place, trône la statue de Brabo, figure mythique chère à la ville d’Anvers. Une légende du 16e siècle raconte qu’un géant nommé Antigone demandait un important droit de passage à quiconque voulait entrer dans la ville par les eaux. Silvius Brabo, soldat romain et neveu de Jules César, mit fin à cette tyrannie en tuant le géant. La statue représente Brabo lançant la main droite du géant dans l’Escaut, punition qu’infligeait ce dernier aux mauvais payeurs.

La Cathédrale

Nous quittons la Grand-Place pour gagner le Handschoenmarkt via la Maalderijstraat. Cette place était jadis le cimetière de la cathédrale. Dès le 16e siècle, des boutiques de marchands de fourrure et de gants s’y sont installés. Aujourd’hui, la place accueille de très bons restaurants, de très jolies maisons ainsi que le  » Puits de Quinten Metsijs ». L’ouvrage surplombant le puits a été réalisé en fer forgé en 1490. Avant de se consacrer à la peinture, Quinten Metsijs (1466-1530) avait en effet exercé le métier de forgeron. Il a ensuite été formé à la peinture par l’artiste peintre Dirk Bouts.

Mais la place est bien sûr dominée par la Cathédrale Notre-Dame, la plus grande église gothique des Pays-Bas. Elle remplace une ancienne chapelle fondée en 1124.

Les travaux, sous la direction de Jacob Van Tienen, commencèrent vers 1352. Ils débutèrent avec la construction du choeur et du déambulatoire, probablement à l’est et autour du choeur d’une église romane. De 1419 à 1434, Peter Appelmans devint l’architecte responsable de la cathédrale. C’est sous sa direction que les fondations des tours furent posées à l’ouest de l’ouvrage. C’est aussi à cette époque que la longueur définitive de la cathédrale fut déterminée : 119 mètres. Elle s’est quand même rapidement avérée trop petite, les nombreux corps de métier et guildes voulant y installer leur propre chapelle. Un agrandissement n’était plus possible qu’en largeur et en 1454, il fut décidé d’ajouter deux nefs latérales supplémentaires, portant à sept le nombre total de nefs. La largeur de la cathédrale est désormais de 53 mètres. Avant la fin de la construction de la tour sud, de nouveaux plans devaient encore agrandir le monument. Mais un incendie mit fin à ces ambitions en 1533. Tous les moyens disponibles furent alors utilisés pour la reconstruction de la cathédrale. C’est ainsi qu’elle resta figée, avec sa tour sud inachevée.

Nous nous rendons ensuite vers la Place Verte en passant par la Jan Blomstraat.

Groenplaats

Jusqu’au 18e siècle, la Place Verte (de Groenplaats) était le cimetière central d’Anvers. Pendant l’occupation autrichienne, l’empereur Joseph II interdit d’enterrer les corps des défunts dans l’enceinte de la ville. Le cimetière fut transformé en place et les défunts furent enterrés en dehors de la ville.

En 1843, la statue de Rubens, sculptée par Guillaume Geefs, fut érigée sur la place.

Quittons la Place Verte en passant par le Schoenmarkt (Marché aux Chaussures) et la chapelle Notre-Dame du Refuge, affectueusement baptisée chapelle des Cordonniers par les Anversois, même si aucun cordonnier n’y a vécu. Il s’agit bien d’une maison de culte qui fut fondée en 1343 par Hendrik Suderman, un marchand prospère de Dortmund. Elle est, depuis 1887, gérée par la cathédrale Notre-Dame.

Nous arrivons ensuite dans la Lange Gasthuisstraat, non sans passer par les rues piétonnières Schrijnwerkersstraat et Korte Gasthuisstraat. Nous la parcourons jusqu’à la Mechelseplein (place de Malines), où nous gagnons l’Elzenveld par la gauche.

L’Elzenveld

L’Hôpital Sainte-Elisabeth est considéré comme le plus vieil hôpital d’Anvers. Il fut probablement érigé au 13e siècle et était à l’époque situé à proximité de la Cathédrale Notre-Dame. Mais en raison du manque du place et du risque de contamination, l’hôpital a déménagé et s’est installé en 1238 en dehors des remparts au lieu-dit de la métairie « Ter Elst »,aujourd’hui appelé Elzenveld. Lors de l’élargissement de la ville (1295-1314), l’hôpital a rejoint ses quartiers d’origine.

La partie la plus ancienne est la nef de la chapelle qui daterait d’environ 1400. Un nouveau choeur est ajouté entre 1442 et 1460. Perpendiculaire à cette chapelle, se trouve la plus ancienne salle des malades préservée actuellement. Elle fut construite entre 1460 et 1484.

La construction du cloître est entreprise au 16e siècle et s’achève au début du 17e siècle. Il fut plusieurs fois rénové et agrandi. Les différents bâtiments entourent un petit jardin fermé.

Une partie de ces bâtiments sont aujourd’hui utilisés comme centre de congrès. En 1978, le CPAS fait construire un nouvel hôpital au niveau de la Leopoldstraat.

L’Elzenveld dispose également d’un jardin aromatique sur la Leopoldstraat, plus connu aujourd’hui sous le nom de Jardin Botanique. Sa forme actuelle remonte à 1826, mais ses origines sont bien plus anciennes.

Poursuivons notre balade sur la Leopoldstraat jusqu’à la place du même nom. C’est là que figure la statue de Léopold Ier représente en cavalier.

En longeant le côté de la Banque Nationale, nous revenons à notre point de départ vers le Franrijklei. De l’autre côté du boulevard, nous pouvons apercevoir le parking que nous avons quitté en tout début de parcours.

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