Confidences africaines

Dans le Plus Magazine d’octobre, nous vous parlons d’André Hankar, 91 ans, qui vient de publier un ouvrage relatant les 30 annés qu’il a passé sur le continent africain. Un récit qui a l’inimitable goût du  » vrai  » et qui offre un regard inédit sur l’Afrique d’après la décolonisation.

1973. Lorsqu’André Hankar atterrit à Kinshasa, il pose pour la première fois le pied sur le sol africain. A 50 ans, il ne connaît presque rien de l’Afrique... et encore moins des bateaux qu’il est censé y vendre. C’est pourtant le début d’une aventure, parfois digne d’un scénario hollywoodien, qui s’étendra sur 30 ans. Pendant trois décennies, Handré Hankar écumera le continent, des berges des Grands Lacs et du fleuve Congo aux paysages paradisiaques des Seychelles, pour le compte de grands groupes industriels européens. Résolument culotté et bénéficiant d’un chouïa de chance (qui sourit aux audacieux, c’est bien connu !), l’homme y vendra ses esquifs dans une Afrique en pleine mutation, après la décolonisation massive des années 50 et 60. Il connaîtra le Soudan, l’Ouganda d’Amin Dada – il y sera reçu comme un prince, avant de fuir au moment de la chute du dictateur – et le Kenya, qu’il finira par baptiser son  » second pays  » et où il créera de toute pièce une entreprise horticole.

En parcourant  » Confidences africaines « , on en viendrait presque à se demander si on lit un roman ou un témoignage, tant certaines anecdotes, parfois croustillantes ou trépidantes, semblent incroyables. Certes, le livre possède quelques longueurs et maladresses, avec des explications parfois fort techniques, mais il permet surtout de voir l’Afrique autrement, par les yeux d’un homme qui a profondément aimé ce continent sans aprioris, dans ce qu’il a de superbe... et de moins reluisant. Ici, l’auteur a la sagesse de ne pas vouloir juger, que ce soit la (dé-)colonisation ou la corruption presque omniprésente. Il cherche avant tout à comprendre ou à relater objectivement ce qu’il a vécu.

Il en résulte un livre édifiant – débarquer en Afrique quinquagénaire et y réussir une nouvelle carrière est une belle leçon de vie ! -, et qui, loin des canons du politiquement correct, s’avère par moment drôle ou touchant. C’est que  » Confidences africaines  » renferme aussi quelques beaux moments d’émotion, comme lorsqu’André Hankar retrouve la tombe d’un père qu’il n’a pas connu, décédé à Léopoldville en 1926.

Définitivement, la vie d’André Hankar est un roman... qui valait bien la peine d’être raconté !

Confidences Africaines, André Hankar, éditions de l’Harmattan Belgique. ISBN: 978-2-87597-000-8

Contenu partenaire