Okavango © BELGA IMAGE

Botswana: safari dans le delta de l’Okavango

Envie de vivre au rythme de la brousse en phase avec une nature sublime et préservée ? Envolez-vous au Botswana, entre le Mamili National Park et le Delta de l’Okavango, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2014.

Pour arriver jusqu’au coeur de l’Afrique Australe, dans ces paradis que sont le Mamili National Park et le Delta de l’Okavango, les premiers pas sur le sol africain sont nécessairement entrecoupés d’avions. Car pour arriver dans ces éco-lodges construits avec un grand respect de l’environnement, on utilise uniquement des petits avions-taxis qui ne peuvent accueillir plus de 4 personnes équipées d’un petit sac de voyage rempli intelligemment pour vivre en harmonie avec les lieux. Le delta de l’Okavango est une mer intérieure au nord du Botswana. S’étalant sur une surface de 18.000 km2, il est le deuxième delta le plus grand du monde après celui du Niger. Vu des petits avions-taxis, on comprend, en admirant les fissures d’eau qu’il dessine sur le sol sec comme un circuit veineux sur une terre vierge, qu’il irrigue le désert du Kalahari sur 15.000 km2 sans aucune embouchure maritime. L’eau du delta est restée très pure car il y a peu d’agriculture et d’industrie sur les rives de l’Okavango. La concentration de sel est tellement importante que la végétation est inexistante au centre des îles qui se sont formées autour des termitières ou des bouquets de végétaux qui retiennent les alluvions. Les eaux inondent cycliquement la région: au milieu de l’été austral et six mois plus tard dans le sud vers mai-juin.

Botswana: safari dans le delta de l'Okavango
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L’atterrissage des avions taxis sur de petites pistes perdues en pleine brousse, la prise en charge immédiate par un ranger botswanais et le transfert en Land Rover vers les camps se font très vite. La chaleur, l’étonnement de tout, le dépaysement sont un choc délicieux. Après un tea-time réparateur, un ranger attitré pour deux, trois ou quatre personnes, nous emmène à la découverte : zèbres, antilopes, babouins, lions... A deux mètres de nous, tranquillement allongés sous les arbres, un groupe de lions et lionnes se prélasse sur l’herbe jaune au milieu d’un sentiment de paix surprenant. C’est un véritable moment de grâce que nous vivons en silence...

Botswana: safari dans le delta de l'Okavango
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Tout autour le paysage est un déroulé de plaines aux hautes herbes grillées de soleil, bordées d’arbres courts en branches et en troncs aux feuilles grasses, vertes foncées... et sous lesquels évidemment les lions font leur sieste royale. Le reste de la première soirée se perd dans la pensée émerveillée de cette  » rencontre « . L’orage nous oblige à nous réfugier dans nos tentes respectives où le dîner est servi. Le sommeil est bercé des bruits de la brousse. L’Afrique Australe serait le berceau des premiers hommes, en cette nuit sonore, on peut facilement imaginer que nous entendons ce que nos ancêtres ont entendu, il y a des millions d’années.

Le pays des Tswanas, du nom de l’ethnie principale du Botswna, a été qualifié de  » miracle africain  » : 40 % de ses terres sont laissées à la vie sauvage. Les parcs et réserves naturelles farouchement gardés ainsi que les entreprises de safaris privilégient un tourisme permettant de prendre soin de l’environnement et du développement des communautés locales. Cet ancien protectorat britannique a conquis pacifiquement son indépendance en 1966, bénéficiant depuis d’un régime démocratique et d’un système sanitaire, éducatif et social sans équivalent sur le continent. Il est l’un des pays les plus prospères et les plus calmes du continent à l’inverse de son voisin l’Afrique du Sud. Le delta de l’Okavango est tout particulièrement sous le contrôle politique de l’ethnie Batawana, une sous-tribu des Tswanas. Nos rangers sont souvent appelés bushmen : hommes de la brousse. Il est vrai que la plupart sont nés et ont grandi dans la brousse si bien que c’est en enfant du pays qu’ils nous font découvrir les splendeurs de cette flore et cette faune uniques qui abritent la plupart des espèces animales d’Afrique Australe (crocodile du Nil, guépard, léopard, hyène, éléphant, buffle, gnou, grand koudou, hippotrague, varan, topi, aigle pêcheur africain, grue royale, ibis sacré etc.) y compris les plus rares comme le lycaon sorte de chien sauvage.

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Nous sommes très peu de touristes par camp, si bien que nous nous sentons dans un tête à tête privilégié avec la brousse. Si l’encadrement du personnel des éco-lodges est discret, il est surtout efficace et nous permet de vivre ces instants uniques en toute quiétude. Car il s’agit bien d’une forme d’intimité avec la brousse. Dans des conditions sécurisantes, écologiques et confortables, nous nous réveillons, nous déjeunons, dînons, vivons dans la brousse. La brousse est partout et nous sommes tolérés par elle. Toutes les consignes de sécurité qu’on nous demande d’observer corrobore cette évidence. Chaque camp a son identité qui se fond dans le payasage. Duba Plains, au ras de sol, avec des tentes ravissantes est très romantique. Savuti Camp est plus sobre, élégant. Jao Camp, de son côté, est fastueux.

Après un safari matinal, chaque jour un brunch est servi par des botswanaises souriantes. Une sieste est proposée aux heures les plus chaudes. A travers les fenêtres-moustiquaires, on observe des petits papillons blancs qui transforment Duba Plains en jardin enchanté ou des merles métalliques qui se font admirer. Un peu plus tard, des singes blancs au museau noir jouent à cache-cache sur les arbres qui protègent les tentes de la chaleur.

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A Jao Camp, on savoure le silence de la brousse en se promenant en mokoro, une barque longue, fine, traditionnellement taillée dans un arbre mais, remplacé depuis quelques années, pour des raisons écologiques et économiques, par de la fibre de verre. Le mokoro glisse sur l’eau transparente et bleue. Ici, nous croisons une multitude d’oiseaux aux couleurs et aux dessins magnifiques et quelques impalas qui s’éclaboussent en galopant. De retour au camp, nous prenons une douche rafraîchissante, face au soleil couchant. Le ciel se teinte de bleu indigo, à 19 heures, il fait nuit. Un hippopotame grogne, les lampes à pétroles sont allumées dans le restaurant et le salon ouverts sur la nature. Bientôt le dîner aux chandelles sera servi au milieu des bruits de brousse.

Pratique

Y aller : pas de vol direct Bruxelles-Gaborone. Il faut donc passer par Londres ou Francfort, avec escale en Afrique du Sud. Durée du voyage 16 à 17 h.

Meilleure période : la saison sèche, de mai à octobre.

Se loger :

Dubai Plains : greatplainsconservation.com/duba-plains-camp

Savuti Camp : www.campsavuti.com

Jao Camp : www.wilderness-safaris.com/camps/jao-camp

Infos :www.botswanatourism.co.bw

Auteur: Bérengère Desmettre

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