10 bonnes raisons de (re)voir le Musée de l’Armée

C’est typiquement le musée bruxellois devant lequel chaque Belge est déjà passé au moins une fois. Situé juste à côté des arches grandioses du Cinquantenaire, le Musée Royal de l’Armée et d’Histoire militaire (MRA) est célèbre chez les passionnés du monde entier pour la richesse de ses collections. Pour le reste du public, il a parfois une réputation de musée  » poussiéreux « , délaissé par les pouvoirs publics et présentant en vrac quantités d’armes, d’uniformes ou de véhicules militaires. Mais cette réputation vieillotte est-elle encore d’actualité ? Pour en avoir le coeur net, il est peut-être temps de passer (à nouveau) les portes du MRA, même s’il devient payant, et ce pour dix bonnes raisons :

Le musée se modernise. Première (bonne) surprise : si la modernisation du musée n’est que progressive, les espaces rénovés l’ont été avec soin, avec une scénographie plus dynamique et didactique, un éclairage et une ambiance sonore adaptés... Les visiteurs les plus  » geeks  » ou passionnés peuvent même, désormais, parcourir le musée accompagnés d’un  » smartphone  » multimédia, sorte d’audioguide donnant aussi accès à des photos et documents d’archive.Les enfants adorent ! Ce n’est pas pour rien qu’on voit quantité de familles déambuler dans les allées du MRA... et pas seulement quand il pleut. C’est que les enfants peuvent se mouvoir dans un lieu spacieux et approcher au plus près les différents avions, blindés, canons que renferment le musée. De plus, pour les plus jeunes, le musée propose quantité d’animations ou d’ateliers de groupe (entre 5 et 15 enfants), des modules de jeu disséminés un peu partout dans le musée, des feuillets didactiques gratuits à imprimer avant la visite... Le guide multimédia permet quant à lui de parcourir certaines salles du musée via un parcours familial et même un jeu. Plus d’infos ici Sa collection d’avions est l’une des plus importantes du monde. Dans le hall de l’aviation, gigantesque cathédrale d’acier et de verre, le musée abrite une collection époustouflante d’aéronefs civils et (surtout) militaires. Des premiers avions du début du XXe siècle (fragiles structures de bois et de toiles) aux monstrueux Mig soviétiques, en passant par les chasseurs des Première et Deuxième Guerre mondiales, on découvre près de quatre-vingts appareils aux noms évocateurs : Meteor, Sabre, Spitfire... tous en excellent état ! On y trouve aussi quelques morceaux d’Histoire, comme la sphère pressurisée grâce à laquelle le Professeur Auguste Picard – qui inspira à Hergé son Professeur Tournesol – est parvenu à atteindre la stratosphère en 1931.Les Cosaques y ont déposé leur collection.En 1917, en pleine révolution russe, des pièces de collection conservées par les officiers du Régiment des Cosaques de la Garde du Tsar sont emballées dare-dare dans des caisses et évacuées en urgence. Après un périple via Istanbul et la Yougoslavie, celles-ci arrivent finalement en France dans les années 20. Reste que les anciens officiers cosaques voient d’un mauvais oeil le succès des communistes dans l’Hexagone : en 1936, l’arrivée au pouvoir du Front populaire leur fait craindre le pire. Ils décident alors d’évacuer cette collection – complétée par d’autres pièces données par des Russes expatriés – vers Bruxelles et le Musée de l’Armée. On peut donc, encore aujourd’hui, y découvrir des tenues d’apparat du Tsar, de la vaisselle d’argent, des trompettes d’honneur... Emouvant !Il offre un superbe panorama sur Bruxelles.La Salle des Arcades – actuellement consacrée à une exposition temporaire sur Waterloo – permet l’accès à une terrasse aménagée au sommet du Cinquantenaire. De là-haut, on découvre une très belle perspective sur le quartier européen et l’Atomium ou, de l’autre côté, sur l’Avenue de Tervuren.Il abrite des pièces uniques au monde. Certains avions abrités au MRA, comme le Nieuport 23 ou l’hydravion Schreck, sont les derniers exemplaires existant au monde. D’autres petites pépites se cachent un peu partout dans le musée : une armure d’apparat forgée pour un tout petit prince de la Renaissance, le seul char Mark IV – le char anglais typique de la Première Guerre Mondiale – possédant encore ses peintures d’origine, un exemplaire d’uniformes de pratiquement toutes les nations belligérantes de la Première Guerre mondiale... Les mannequins ressemblent à quelque chose. C’est peut-être (surement, même) un détail, mais dans un musée, on trouve difficilement pire que ces saynettes reconstituées avec des mannequins raides, dignes d’un étalage de mercerie de seconde catégorie. Rien de tel ici, notamment dans l’espace consacré à la Seconde Guerre mondiale : les quelques tableaux reconstitués le sont avec des mannequins aux poses réalistes, aux visages expressifs... Pas de moustaches qui se décollent, de corps droits comme des  » i « , ni de cheveux peints à même le crâne, ouf !On voit enfin à quoi ressemblaient les révolutionnaires belges...La  » Salle Historique « , située immédiatement après l’accueil, revient sur toutes les pages de gloire de l’Armée belge au XIXe siècle. C’est la partie la plus ancienne du musée, probablement celle où la scénographie est la plus datée (vitrines boisées, tableaux et drapeaux un peu partout, râteliers d’armes...), mais il s’agit aussi d’un espace possédant une âme, un cachet très particulier. On ne manquera pas de s’y arrêter, devant les uniformes authentiques de quelques combattants révolutionnaires de 1830. De quoi constater qu’il s’agissait avant tout de pauvres hères en simple sarrau bleu (sur laquelle était cousue une cocarde, tout de même) ou de bourgeois épinglant leur unité et fonction sur leur chapeau haut-de-forme !Un espace sur l’exploration de l’Antarctique est en gestation.A la fin du XIXe siècle, les Belges ont activement participé à l’exploration de l’un des derniers espaces vierges sur Terre : l’Antarctique. C’est d’ailleurs un Belge, Adrien de Gerlache – et son navire le Belgica – , qui est à l’origine de la première expédition à vocation scientifique sur ce continent. L’année prochaine, le MRA ouvrira une nouvelle section permanente, avec une scénographie moderne, consacrée à cette grande aventure humaine !Le prix reste minime.Le passage du gratuit au payant peut faire grincer des dents, mais il faut tout de même préciser que le prix du ticket d’entrée ne sera pas prohibitif : 5 euros au plein tarif, 4 euros pour les plus de 65 ans et moins de 26 ans. De plus, l’accès restera gratuit chaque premier mercredi après-midi du mois ! Assurément, un bon plan pour occuper intelligemment les enfants !www.klm-mra.be

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