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Un plan de pension alarmant

Un groupe d’experts a établi un plan de réforme des systèmes de pensions.

Pendant la (courte) période du gouvernement Di Rupo I, toute une série de mesures ont été prises en vue d’une réforme des pensions. Tout d’abord, il a été décidé d’allonger la carrière réelle en augmentant progressivement l’âge auquel on peut prendre une pension anticipée (avant 65 ans qui reste l’âge légal de la pension). Depuis, une commission a été chargée de réfléchir à une réforme en profondeur des pensions. Le président en est Frank Vandenbroucke qui a été lui-même ministre des pensions. En ce début de semaine, la commission a présenté ses points de réforme lors d’une conférence de presse.

Un système à points

La commission de réforme des pensions préconise un système à points qui renforcerait le lien entre les années travaillées et la future pension. Les travailleurs accumuleraient des points pendant leur carrière et ils pourraient consulter à tout moment de leur carrière le nombre de points collectés. Cette transparence devrait permettre aux travailleurs de savoir à tout moment ce qu’ils se sont constitué comme pension et de mieux appréhender les conséquences de certaines décisions sur le montant de leur future pension (par exemple, travailler à temps partiel en dehors d’un système de crédit-temps).

Le nombre de points accumulés dépendrait et du salaire et du nombre d’années travaillées.

En phase de départ, il faudrait 45 points pour obtenir une pension complète. Calqués sur le système actuel qui est basé sur 45 années de carrière. Mais l’âge légal de la pension pourrait aussi être fixé à 66 ou 67 ans et il faudrait alors davantage de points pour avoir droit à une pension complète.

Pas de régime de pension unique

Il existe actuellement de grandes différences entre les régimes de pensions des fonctionnaires, des salariés et des indépendants. La commission a fait une série de propositions pour les atténuer mais elle ne plaide pas pour l’instauration d’un seul et unique régime pour tous. Elle estime toutefois que toutes les pensions devraient être liées au bien-être. En ce qui concerne les travailleurs du secteur public, elle recommande de calculer la pension sur l’ensemble de la carrière et non plus sur les dix dernières années. Les années d’études ne seraient plus comptabilisées.

Les contractuels qui travaillent dans le secteur public devraient aussi connaître des changements. Ils sont en quelque sorte assis entre deux chaises. D’un côté, ils n’ont pas droit à la (plus confortable) pension des fonctionnaires et de l’autre côté, ils n’ont pas accès à la pension complémentaire via l’assurance groupe (comme c’est le cas pour les salariés).

Tenir compte de la famille, mais autrement

Actuellement, la pension au taux de ménage n’existe que pour les couples mariés. Ni les cohabitants légaux, ni les cohabitants de fait n’y ont droit.

La commission propose de supprimer la pension au taux de ménage (après une période de transition). Par ailleurs, elle propose un partage des droits de pension si les partenaires se séparent. Qu’ils soient mariés ou cohabitants. La pension de survie serait limitée (mais sur ce plan, une mesure avait déjà été prise pour transformer la pension de survie en allocation de transition).

Travail!

Il est indéniable qu’il faudra travailler plus longtemps. Ce n’est pas – et de loin – la première fois qu’on le dit. Encore faut-il, bien entendu, qu’il y ait du travail et il est urgent que change l’attitude des employeurs vis-à-vis des travailleurs.

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