Travailler après 65 ans

Un nombre croissant de Belges sont toujours au travail après 65 ans. Si vous comptez rejoindre leurs rangs, certains aspects de votre vie professionnelle réclament toute votre attention.

Selon l’enquête par sondage sur les forces de travail (EFT) effectuée par le service public fédéral Economie, 45.760 Belges sont toujours actifs professionnellement passé 65 ans. Ils sont désormais deux fois plus nombreux qu’en 2003 (23.718). Sans grande surprise, le groupe des indépendants reste nettement plus représenté que celui des salariés : 32.036 contre 13.725. Mais on constate dans le même temps que c’est le nombre de salariés qui enregistre la plus forte augmentation : il a triplé en dix ans, puisqu’ils n’étaient alors que 4.430.

Continuer à travailler comme salarié après l’âge légal de la pension demande toutefois quelques démarches et adaptations.

  • Obtenir l’accord de son employeur

Pour continuer à travailler après 65 ans, la première chose à faire est d’en discuter avec votre employeur. Il doit en effet être d’accord pour que vous prolongiez votre carrière chez lui. Par ailleurs, il n’y a pas de pension sans licenciement. Pour pouvoir prendre sa pension, il faut mettre fin au contrat de travail qui lie employeur et employé. Dans le cas spécifique de la mise à la retraite, on applique des préavis raccourcis : six mois si c’est l’employeur qui licencie, trois mois si c’est le travailleur qui démissionne.

  • Prévenir l’Office national des Pensions

Normalement, la pension légale prend cours le 1er du mois qui suit celui de son 65e anniversaire. Un an jour pour jour avant cette date légale de la mise à la pension, chaque salarié reçoit un courrier de l’Office national des Pensions. Une série de documents et questionnaires à remplir. Si l’on veut postposer la date de sa prise de pension, il faut utiliser l’espace  » Renseignements personnels  » : il offre la possibilité de cocher « Je cesserai ou limiterai toute activité professionnelle à une autre date... (jour, mois, année) ». C’est là que vous indiquerez la date à laquelle vous comptez prendre votre pension.

  • Prolonger son assurance groupe

Ce n’est pas vous qui décidez de la date d’échéance de votre contrat. Pour les hommes, les contrats prennent généralement fin à 65 ans et à 60 ans pour les femmes. Cette différence s’explique par le fait qu’auparavant, l’âge de la pension légale pour les femmes était inférieur à l’âge de la pension légale pour les hommes. Depuis 2007, tous les contrats conclus au sein d’une même entreprise doivent avoir la même date d’échéance pour les hommes et pour les femmes.

Si vous voulez continuer à travailler plus longtemps, l’employeur peut négocier la poursuite de votre contrat avec l’assureur. Si celui-ci accepte, votre contrat continuera donc à courir. Le seul risque – mais bien réel – est que la compagnie d’assurances refuse de prolonger le contrat au même taux d’intérêt.

  • Eviter de tomber malade

Si vous décidez de continuer à travailler au-delà de 65 ans, il faut savoir que vous prenez un risque : vous n’êtes plus couvert en assurance maladie-invalidité. Imaginons que vous tombiez gravement malade et que vous soyez en incapacité de travail pendant deux mois. Après le versement du salaire garanti par votre employeur, vous n’aurez plus droit à une indemnisation de la mutualité. Aux termes de l’actuelle législation, vous êtes considéré comme pensionné. Or un pensionné ne travaille plus et n’a donc plus droit à une indemnité pour incapacité de travail ! Si vous êtes malade longtemps après 65 ans, vous n’avez d’autre choix que de contacter immédiatement votre organisme de pension, l’ONP, et demander votre pension (éventuellement avec effet rétroactif).

Plus d’infos sur l’enquête du SPF Economie : http://statbel.fgov.be (Statistiques & Analyses > Collecte de données > Enquêtes > Forces de travail (EFT).

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