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Travailler après 65 ans n’est pas sans risques !

Après votre 65e anniversaire, si vous continuez à travailler chez votre employeur, mieux vaut ne pas tomber malade ou au chômage technique... Vous ne bénéficiez en effet plus de la protection sociale des salariés actifs.

Entre le discours des autorités ( » Nous devons tous travailler plus longtemps « )et la réalité pratique, il existe d’importantes lacunes. C’est là la principale conclusion de notre dossier dans le nouveau numéro de Plus Magazine de septembre 2013.

L’une de ces lacunes est la situation des travailleurs qui continuent à travailler après leur 65e anniversaire. Pour beaucoup de personnes qui ne comptent pas 45 années de carrière, travailler après l’âge légal de la pension peut sembler plus qu’intéressant...

Or, selon les lois sociales actuellement en vigueur en Belgique, tout travailleur est considéré comme pensionné à partir de 65 ans. Dans les faits, cela signifie qu’un travailleur de plus de 65 ans ne bénéficie plus de la protection sociale des salariés actifs. Ce qui peut avoir des conséquences assez douloureuses pour le portefeuille :

  • En cas de maladie comme employé, après un mois, vous n’avez pas le droit de bénéficier d’une indemnité de la mutuelle et vous vous retrouvez donc sans le moindre revenu.
  • Si la société décide de mettre ses travailleurs en chômage technique pour une période déterminée, le travailleur de plus de 65 ans ne peut pas bénéficier d’une allocation de chômage.
  • Un travailleur du secteur de la construction ayant dépassé les 65 printemps ne peut pas bénéficier du chômage dû aux intempéries

 » Prenez votre retraite! « 

Dans ces conditions, le 65 ans et plus qui veut continuer à travailler n’a donc que deux options.

Il doit demander sa pension dès que possible (éventuellement avec effet rétroactif) et ensuite, si l’employeur veut le réengager et qu’il reprend donc le travail, demander la suspension de sa pension.

Il peut aussi prendre sa pension et avoir un revenu professionnel complémentaire, dans les limites de revenus autorisés. Dans ce cas, il ne se constitue évidemment plus de droits de pension supplémentaires.

Quoi qu’il en soit, cette situation est en contradiction avec toutes les recommandations affirmant qu’il faut travailler plus longtemps, mais elle est aussi discriminatoire. Notamment parce que la personne qui continue à travailler continue aussi à payer ses cotisations sociales, retenues sur son salaire.

La ministre de l’Emploi, Monica De Coninck, explique à Plus Magazine que la réglementation actuelle tient à notre vision du système de sécurité sociale : « La pension est un revenu de remplacement et vous y avez d’office droit à 65 ans. Si vous décidez de continuer à travailler après 65 ans et que vous tombez malade assez longtemps, vous devez faire appel à un autre type de revenu de remplacement – une allocation de maladie – alors que vous avez droit à une pension. Mais vous ne pouvez pas remplacer l’une par l’autre et vous devez donc choisir le revenu le plus durable, en l’occurrence la pension et non l’indemnité.En outre, cette réglementation permet de prévenir les abus. »

Le dossier complet « Fin de carrière et pension : mythes et réalités » est à lire dans le numéro de septembre de Plus Magazine.

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