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Racheter ses années d’études, une bonne idée?

Combien ça coûte, comment ça marche ? On fait le point sur le rachat des années d’études.

Si, après vos 18 ans, vous avez étudié 5 ans, pour compter une carrière complète de 45 ans et avoir droit à une pension complète (si vous avez toujours travaillé à temps plein), vous devrez travailler jusqu’à 68 ans. Pour augmenter le montant de votre pension, vous pouvez depuis cette année racheter vos années d’études réussies, même plus de 10 ans après les avoir terminées. Un tarif préférentiel est d’application jusqu’en 2020 – 1.350 € par an au lieu de 1.500 € – avec déduction fiscale. Si vous êtes dans les tranches supérieures de l’impôt, la déduction peut se monter à 50% de la somme, soit environ 750 € net par an. Si ce rachat vous donne une augmentation de pension de 250 € par an, vous récupérez votre investissement en 3 ans.

Cet effet de remboursement n’est valable que si votre pension additionnée des années d’études rachetées n’atteint pas 15.518 €, selon Lieven Van Belleghem, fiscaliste. Au-delà de cette somme, le supplément sera plus lourdement taxé. C’est la conséquence de l’allégement fiscal supplémentaire pour les pensions, qui devient moins avantageux à mesure que la pension augmente. Si vous percevez une pension plus élevée, vous mettrez plus longtemps à récupérer votre investissement. Dans certains cas, on n’amortit jamais le rachat de ses années d’études.

Ce n’est en tout cas pas gratuit. Ce le sera encore moins si vous ne rachetez vos années d’études qu’après 2020, lorsque le tarif avantageux ne sera plus d’application. Vous devrez alors vous acquitter de 1.500 € par an pour obtenir 250 € bruts de pension supplémentaire, à condition de réagir dans les 10 ans suivant la fin de vos études. Si vous attendez plus longtemps, chaque année rachetée vous coûtera encore plus cher. Cela en vaudra-t-il la peine ?

Et ce n’est pas la seule incertitude : les pensions serontelles encore indexées à l’avenir ? Et que se passera-t-il si tout le monde se met à racheter, dès aujourd’hui, ses années d’études ? Cela va renflouer les caisses de l’Etat. Mais les autorités vont devoir financer, d’ici quelques années, des pensions plus élevées. Est-ce que ce sera tenable d’un point de vue budgétaire ? Ne vaudrait-il pas mieux épargner et placer ces 1.500 € par année d’études ? Mais là aussi, le retour sur investissement peut être décevant. Il s’agit donc d’un choix personnel consistant à peser le pour et le contre. La réglementation en matière de rachat des années d’études peut encore être adaptée. Ainsi, la 7e année d’enseignement professionnel et l’enseignement professionnel supérieur ne sont pas encore concernés par la régularisation des années d’études.

Encore une remarque importante : en rachetant des années d’études, on augmente le montant de sa future pension mais on n’achète pas de temps. L’opération ne permet donc pas de prendre sa pension plus tôt.

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