Les ministres de l’Emploi et des Pensions planchent sur la pension des femmes

Celui/celle qui travaille et paie des cotisations sociales aura droit à une pension. Celui/celle qui travaille à temps partiel, aura aussi une pension partielle ! Ce qui pourrait bien tomber comme une douche froide...

On n’en a pas encore fini avec la pension des femmes. Le plaidoyer de la ministre de l’Emploi, Monica De Coninck, pour que les femmes travaillent à temps plein a suscité pas mal de réactions.

Car toute interruption de carrière et toute période de travail à temps partiel a des répercussions sur la future pension. Tant que notre système des pensions restera basé sur le paiement de cotisations (et ça ne risque pas de changer demain), seules les périodes travaillées génèrent des droits de pension (mais aussi les périodes assimilées comme les périodes de maladie, de congé parental, de crédit-temps...). C’est surtout en cas de divorce tardif que les femmes se retrouvent bien démunies. Lorsqu’elles ont mis leur carrière en sourdine, elles n’ont droit qu’à une toute petite pension. Et elles ne comptent pas (trop) sur une pension alimentaire. Depuis la nouvelle loi sur le divorce, celle-ci est limitée dans la durée et le partenaire qui demande une pension alimentaire doit se trouver dans l’état de besoin, ce qui est une notion variable.

Comme personne n’a de boule de cristal, il n’est pas insensé de répertorier toutes les possibilités.

Prise de conscience

Un premier pas vers un choix plus judicieux est d’être bien informé(e). Forte de ce constat, la ministre d’Etat Miet Smet a soutenu le projet conçu par Delta Lloyd Life. Dans la cadre d’une la campagne de sensibilisation, Delta Lloyd Life a demandé à deux femmes, Claire Cervello (Fr) et Ann Detelder (Nl), de vivre pendant deux mois avec la pension moyenne d’une femme en Belgique. Elles devaient s’en sortir avec 927 ? dont un forfait était retiré pour le loyer et les charges. Soit un net de 636 ?.

Les deux dames ont conclu que c’était faisable, mais qu’il ne leur restait pas un euro pour une vie sociale et qu’elles avaient aussi dû épargner sur les soins de santé, ce qui, à long terme, est néfaste.

Le ministre des Pensions, Vincent Van Quickenborne, veut pallier cela via un système de planification de carrière, une sorte de baromètre de la carrière. Ainsi, chacun saurait quelle pension il a déjà amassée et les conséquences financières de certains choix. Un tel outil doit être disponible dès le début de la carrière et non en fin. Si les travailleurs prennent conscience des conséquences financières du travail à temps partiel, ils chercheront peut-être d’autres solutions.

Etendre la pension complémentaire

Outre que, dans un couple, c’est souvent la femme qui travaille moins à l’extérieur, elles le font aussi beaucoup plus dans des secteurs où les salaires sont bas et où elles n’ont pas de pension complémentaire ou alors, une petite. Il faudrait que le système de pension complémentaire soit étendu à tous les secteurs.

Réforme de la pension de survie

Actuellement, environ 600.000 personnes perçoivent une pension de survie. Et le revenu d’appoint qu’elles peuvent y ajouter est limité. Du changement est nécessaire ici aussi, confirme le ministre des Pensions, Vincent Van Quickenborne.

Vers une scission de la pension ?

La scission de la pension est un système où les partenaires peuvent, sur base volontaire, se diviser leurs droits de pension. A la signature du contrat de mariage ou de vie commune, ils inséreraient une clause qui accorderait une partie des droits de pension du partenaire qui travaille à temps plein à celui qui restent momentanément à la maison pour s’occuper des enfants. On parle de glisser cette formule dans une proposition de loi.

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