Paiement mobile © DR

Le paiement mobile, on y est !

La généralisation du smartphone est sur le point de révolutionner la façon dont nous payons et réalisons nos opérations bancaires. Les nombreux services déjà disponibles ne sont en effet qu’un avant-goût de ce qui nous attend. Ces solutions mobiles cohabiteront avec des services plus classiques.

Les applis bancaires se sont multipliées ces dernières années, offrant de nouveaux services à leurs utilisateurs. Une fois l’appli installée, ils peuvent ainsi consulter le solde de leur compte, réaliser des virements, recevoir des paiements, signer des documents, gérer leurs placements ou lire les messages de leur banque directement sur leur smartphone, simplement en introduisant leur code PIN. Le lecteur de cartes ou le recours au PC banking ne sont nécessaires que pour le paiement de montants plus importants ou des opérations plus complexes. Les applis bancaires sont tout particulièrement utiles en voyage.  » Par sécurité, n’oubliez toutefois pas d’emporter votre carte bancaire et votre lecteur de cartes lors de vos séjours à l’étranger,  » prévient Wien De Geyter, secrétaire général de Febelfin, la fédération belge du secteur financier. Le PC banking est passé dans les habitudes des Belges et demeure de loin la forme la plus utilisée de banque en ligne chez nous. Actuellement, le PC banking demeure l’outil de base, complété par les applis mobiles. Une enquête a toutefois mis en lumière que les jeunes utilisent surtout leur smartphone, poussant les banques à développer des solutions mobiles en fonction des demandes des clients et de l’évolution technologique. Il est difficile de prévoir l’évolution du marché à court terme, les banques gardant leurs développements secrets jusqu’au lancement dans un environnement concurrentiel et en pleine mutation.  » Il est clair que les jeunes joueront un rôle déterminant dans l’évolution des solutions mobiles, les banques tentant d’anticiper leurs besoins. KBC/CBC ont ainsi développé une appli spécialement destinée à ce public, adaptée à leur mode de vie et à leurs habitudes sur les médias sociaux.

78,5 % des Belges ont un smartphone qu’ils portent sur eux 9 heures par jour, soit 2 heures de plus que leur portefeuille.

Votre smartphone comme portefeuille

L’évolution est déjà tangible en matière de paiements électroniques. Pour payer dans un magasin, le choix se limitait jusqu’il y a peu au cash et à la carte bancaire ou de crédit. Les applis de paiement sur smartphone changent la donne. Selon une enquête réalisée en février 2017 par le bureau d’études Ivox auprès d’un échantillon de 1.000 Belges, 78,5 % possèdent un smartphone qu’ils ont sur eux 9 heures par jour en moyenne, soit 2 heures de plus que leur portefeuille. C’est donc tout naturellement que les technologies nécessaires sont développées pour vous permettre de payer avec votre smartphone.

Capteur photo. Le capteur photo intégré aux smartphones offre de nombreuses possibilités. Vous pouvez par exemple photographier un code qui peut être lu par un logiciel. C’est notamment le cas du code QR, un type de codebarres en deux dimensions de forme carrée pouvant être affiché sur un écran ou imprimé sur un document. Pour payer dans un magasin ou sur un site de vente en ligne, il vous suffit alors de scanner le code et de confirmer la transaction en introduisant votre code PIN sur votre smartphone. Vous n’avez donc pas besoin de votre carte. Chez KBC/CBC, vous pouvez même effectuer des retraits à un distributeur de la même manière (KBC/CBC Mobile Pay). Vous scannez le code QR apparaissant sur l’écran du distributeur, introduisez votre code PIN sur votre smartphone et vos billets sont disponibles. Le capteur photo ne sert pas qu’à lire des codes QR. Vous pouvez par exemple modifier votre code PIN grâce à un selfie ! Vous vous prenez en photo, le logiciel vous reconnaît et confirme l’opération. Ce service est d’ores et déjà proposé par Mastercard. D’autres données biométriques peuvent également être utilisées, comme la reconnaissance de l’iris de l’oeil. Certains smartphones sont également équipés d’un lecteur d’empreintes digitales vous permettant par exemple de vous connecter à une appli bancaire.

Le paiement mobile est sûr

Les nouveaux systèmes de paiement ne sont commercialisés que si leur sécurité a été testée.  » La banque mobile et le paiement sans contact sont aussi sûrs que le PC banking ou n’importe quel autre système de transaction, rassure Wien De Geyter. Ces applis sont dotées de plusieurs modes de sécurisation et sont liées aux systèmes éprouvés des cartes bancaires, virements ou domiciliations, de sorte qu’elles profitent de la même protection. Nous n’avons pas connaissance de fraude via la banque mobile mais bien avec le PC banking. Cela concerne toutefois surtout des personnes qui se laissent duper et communiquent leur code PIN par mail ou par téléphone. Vos codes sont comme les clés de votre maison, vous ne pouvez pas les confier à n’importe qui. « 

Que risquez-vous si vous perdez ou vous faites voler votre smartphone ? Là encore pas grand-chose car aucune donnée de paiement n’est conservée dans le téléphone. Une appli de paiement crée un code spécial qui n’est valable que pour votre smartphone et diffère de votre numéro de compte. Ce code n’est en outre pas sauvegardé dans votre smartphone mais sur un serveur externe. Lorsque vous effectuez un paiement, c’est ce code qui est transmis au magasin, pas votre numéro de compte. Nous pouvons de plus sécuriser notre smartphone avec un code d’accès et devons généralement introduire un code PIN pour effectuer un paiement.  » Et même en cas de problème, le client est protégé, ce qui n’est pas le cas avec du cash, ajoute Wien De Geyter. La banque vous indemnisera des pertes financières sauf en cas de négligence grave ou répétitive et d’action frauduleuse. Vous devez notamment contacter Card Stop en cas de perte ou de vol de votre smartphone. « 

Sans contact. Un smartphone peut également établir une connexion à distance avec un terminal de paiement ou un autre appareil mobile grâce à la technologie NFC (connexion sans contact dans un champ de 10 cm). La plupart des nouveaux smartphones sont d’ores et déjà équipés de cette technologie permettant de réaliser un paiement uniquement en approchant l’appareil du terminal de paiement du magasin, toutes les informations apparaissant sur l’écran de votre smartphone. Pour les petits montants aucune confirmation n’est exigée (voir  » Payer sans code PIN « ). Pour les paiements plus conséquents, vous devez introduire votre code PIN. La technologie NFC n’est utilisée que dans les magasins physiques, pas sur les sites de vente en ligne.

À noter que les cartes bancaires et de crédit de certaines banques sont également équipées d’une puce NFC. Si tel est le cas, le logo du paiement sans contact (4 petites ondes radio) apparaît sur la carte. Si le terminal de paiement du magasin est compatible, le même symbole est apposé sur le côté ou sur le dessus de l’appareil. Il n’est dès lors plus nécessaire d’introduire la carte dans le terminal, un simple effleurement étant suffisant.

L’embarras du choix

Outre l’évolution technologique, on observe également une hausse du nombre de systèmes de paiement, surtout pour les achats en ligne qui ne cessent de croître. Selon l’enquête Market Monitor de Be-Commerce, l’association belge du commerce en ligne, les Belges ont réalisé 85 millions d’achats sur internet pour un total de 9 milliards d’euros l’année dernière. Cela représente 16 % de toutes nos dépenses. L’un des principaux avantages des boutiques en ligne est l’absence d’horaires, 40 % des achats sont ainsi réalisés après 17 heures et les internautes aiment faire des achats le dimanche. La plupart des paiements sont réalisés via un PC fixe ou portable mais on observe également une percée du smartphone.

La moitié des achats en ligne sont réalisés sur des sites étrangers, la plupart de pays voisins mais également de contrées très lointaines. En 2016, les Belges ont acheté pour 75 millions d’euros dans des boutiques en ligne chinoises ! Nous sommes ainsi confrontés à d’autres moyens de paiement. Sur les sites de vente en ligne belges et des pays voisins, il est souvent possible de payer via Bancontact, mais pas sur les webshops d’autres continents. L’exploitant de la boutique en ligne détermine les moyens de paiement qu’il propose. Les cartes de crédit Visa, Mastercard ou American Express sont traditionnellement acceptées ainsi qu’un nombre croissant d’alternatives. La plus populaire est Paypal qui est accepté par la plupart des boutiques en ligne du monde. Paypal n’est pas une banque mais une sorte de portefeuille en ligne que vous pouvez lier à votre carte de crédit ou votre compte bancaire, ou que vous pouvez alimenter via virement ou domiciliation. Vos données bancaires sont protégées et vous n’avez plus besoin de carte pour effectuer un paiement, juste votre nom d’utilisateur et votre mot de passe.

Payer de petits montants sans code PIN

Qui se souvient encore de Proton ? Ce système permettait d’effectuer des paiements par carte dans des magasins et à des distributeurs sans introduire son code PIN. Il suffisait de confirmer l’opération en appuyant sur OK. Proton était utile et rapide pour de petits paiements, permettant à son utilisateur de réduire la quantité de petite monnaie dans son portefeuille. La technologie a évolué depuis lors, mais avec le paiement sans contact par carte bancaire ou de crédit (disponible chez Beobank, BNP Paribas Fortis, ING, Hello Bank, Carrefour et Bpost), il est à nouveau possible de payer des montants de moins de 25 € (ou 20 € en fonction de l’émetteur de la carte) sans code PIN, simplement en plaçant sa carte près du terminal de paiement. Pas moins de 75 % des terminaux doivent être équipés d’ici la fin de l’année et l’ensemble des appareils pour 2020. Vous pouvez même laisser votre carte à la maison et payez avec la puce NFC de votre smartphone, également sans code PIN pour les petits montants.

Les principaux sites de commerce en ligne internationaux proposent également leurs propres systèmes de paiement, votre compte sur leur site étant lié aux offres de leurs partenaires financiers. Épinglons notamment Amazon Pay ou Alipay. Les géants du web et les fabricants de smartphones veulent aussi leur part du gâteau et ont lancé leur propre système de paiement comme Android Pay de Google, Apple Pay ou Samsung Pay. Signalons enfin que les principaux acteurs des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Snapchat nourrissent aussi des ambitions en la matière. Les utilisateurs pourront ainsi effectuer des paiements tout en restant dans l’environnement familier de Facebook par exemple.

16 % de nos dépenses ont lieu en ligne. 40 % de ces achats se font après 17 h.

Le paiement mobile, on y est !

Bancontact. L’appli Bancontact vous permet d’effectuer un paiement en scannant un code QR sur un terminal ou à la caisse. la transaction est confirmée en introduisant votre code PIN via votre smartphone. L’appli est compatible avec tous les appareils mobiles qu’ils fonctionnent sous Android, iOS (iPhone) ou Windows Phone. Elle peut également être utilisée pour des achats en ligne ou des paiements plus importants, le montant limite par transaction étant de 500 €. Vous pouvez relier jusqu’à 5 comptes bancaires différents à votre compte. Certaines banques intègrent le service directement au sein de leur propre appli. C’est notamment le cas d’ING, de KBC/CBC, BNP Paribas Fortis, Fintro, Hello Bank et Belfius. L’appli Bancontact est toutefois rarement acceptée à l’étranger. Belfius a développé avec Bancontact un système de paiement sans contact via la technologie NFC pour les smartphones Android. Il suffit alors de placer votre smartphone contre le terminal de paiement et de confirmer le paiement en introduisant votre code PIN sur votre portable, sauf pour les petits montants (voir  » Les applis mobiles facilitent les virements entre particuliers « ). À noter que le paiement sans contact devrait également être possible via l’appli Bancontact à partir de cet automne.

Le paiement mobile, on y est !

Payconiq. Nul besoin de terminal de paiement avec ce système qui fonctionne entre votre smartphone et l’ordinateur, la tablette ou le smartphone du commerçant. L’appli utilise un réseau wifi ou de données mobiles (GSM) et est compatible aussi bien avec un smartphone Android qu’un iPhone. Payconiq est reliée à un compte de n’importe quelle banque ainsi qu’à un numéro de téléphone. Pour effectuer un paiement dans un magasin, vous devez rechercher le commerçant dans la liste de l’appli (le recours à la géolocalisation permettant de n’afficher que les magasins se trouvant à proximité), introduire le montant dû et votre code PIN. Le commerçant reçoit directement une confirmation de paiement qui est également déduit avec effet immédiat de votre compte, comme pour un virement. Vous pouvez par ailleurs recevoir des réductions en épargnant des points dans le cadre du programme de fidélité Joyn. Le système est surtout utilisé par de petits commerçants comme des cafés, des boulangers ou des pharmaciens. Payconiq est en effet destiné aux transactions d’un montant restreint, la limite de paiement étant de 150 € par semaine.

Le développement accéléré des apps de paiement génère un stress de choix chez les utilisateurs finaux.

Le paiement mobile, on y est !

Android Pay. Cette appli permet de réaliser des paiements sans contact en plaçant votre smartphone près d’un terminal de paiement. Pour réaliser un paiement, vous devez juste allumer l’écran de votre smartphone et ne devez pas disposer de connexion internet. Le système fonctionne avec une carte de crédit ou de débit (à partir de mai) de BNP Paribas Fortis, Fintro ou Hello Bank et un smartphone Android équipé d’une puce NFC. Le terminal doit également être compatible NFC, ce qui est déjà le cas dans plus de 85.000 magasins. Android Pay est accepté dans des millions de commerces à travers le monde. KBC/CBC envisage également d’offrir ce système de paiement à ses clients.

Le paiement mobile, on y est !

Apple Pay. Ce service est comparable à Android Pay. Les derniers modèles d’iPhone (6 et 7) sont équipés d’une puce NFC mais Apple a décidé de ne pas ouvrir sa technologie à d’autres acteurs et n’autorise la puce à ne fonctionner qu’avec Apple Pay... Maintenant qu’Android Pay est disponible en Belgique, Apple ne devrait pas tarder à lancer sa propre appli de paiement chez nous. C’est peut-être même déjà le cas à l’heure où vous lisez ces lignes. Le lancement pourrait en effet être annoncé en mai si l’on en croit les rumeurs.

Le paiement mobile, on y est !

SEQR (prononcez secure). Cette appli de la firme suédoise Seamless a également recours à la technologie NFC ou aux codes QR. Vous liez votre carte bancaire, de n’importe quel établissement, à l’appli via une domiciliation. Les paiements sans contact fonctionnent uniquement avec les terminaux acceptant Mastercard. L’appli SEQR peut être utilisée à l’étranger, dans les pays voisins mais aussi plus lointains comme les États-Unis. L’attrait du système réside également dans le programme de cashback, vous permettant de bénéficier jusqu’à 3 % de remise sur tous vos paiements. Vous ne devez pas introduire de code pour les transactions de moins de 20 €. Le montant maximum est plafonné à 75 € pour les trois premiers paiements et 750 € par la suite.

Les applis mobiles facilitent les virements entre particuliers

La plupart des applis de paiement permettent également d’effectuer des versements entre particuliers : amis, famille ou collègues. Ils doivent évidemment disposer d’applis compatibles sur leur smartphone. Une fonctionnalité pratique pour par exemple partager la note au café ou au restaurant. Avec l’appli Bancontact, vous devez scanner le code QR sur le smartphone de votre ami, introduire le montant et envoyer le paiement qui apparaît directement sur son compte. Avec Payconiq, vous ne devez rien scanner : vous avez uniquement besoin du numéro de téléphone ou de l’adresse mail de la personne pour effectuer un virement. Dans le cas des systèmes fonctionnant avec la technologie NFC, il suffit de placer les deux smartphones l’un contre l’autre pour établir une connexion.

Les outils bancaires classiques

Tous ces nouveaux systèmes de paiement s’annoncent prometteurs mais qu’est-ce que cela implique concrètement pour le client lambda ? Faut-il craindre la disparition des guichets de banque ?  » Les agences restent nombreuses en Belgique, bien plus qu’aux Pays-Bas par exemple, observe Wien De Geyter. Elles continueront à jouer un rôle, tout comme les outils classiques tels que le selfbanking et les virements papier. Ces derniers doivent être traités manuellement, ce qui est synonyme de coûts que la banque peut décompter ou considérer comme un service au client. «  Pour le secteur bancaire, la hausse du nombre de systèmes de paiement représente une évolution favorable.  » C’est extrêmement positif pour le client car il se voit offrir un nombre bien plus important de moyens de paiement ; c’est à lui de choisir. « 

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