Il faut travailler plus longtemps, mais sans vieillir !

 » Les travailleurs de plus de 50 ans sont moins rentables pour l’entreprise « .

Cette affirmation était relayée fin de la semaine passée par plusieurs médias (Le Soir, RTL, La Dernière Heure, etc.). Elle se basait sur uneétude de l’économiste Vincent Vandenbergh (UCL) réalisée sur base de données de plus de 9.000 entreprises du secteur privé marchand, couvrant la période 1998-2006. La conclusion semblait sans appel : employer une proportion plus grande de « travailleurs âgés » fait baisser la rentabilité des entreprises !

En clair, nous devons travailler plus longtemps, mais sans vieillir ! Parce qu’avec l’âge, notre productivité diminue et érode les bénéfices de l’entreprise qui nous emploie. Un comble. Et surtout un véritable pavé dans la mare des initiatives menées tous azimuts pour que les 50+ continuent à travailler et surtout que les dirigeants d’entreprise ne les licencient plus systématiquement ( » parce qu’ils coûtent trop cher « ) ou refusent de les engager ( » parce qu’ils coûtent trop cher « ).

Les propos font à tout le moins sursauter. S’il en est ainsi, comment les concilier avec cette autre évidence qui s’impose lentement mais sûrement à nous : l’espérance de vie ne cessant de croître en Belgique, il est logique que nous travaillions aussi plus longtemps si l’on ne veut pas mettre à mal notre système de pension et à terme, tout notre système de sécurité sociale.

Or, à y regarder de plus près, on constate que les médias en question ont privilégié une accroche provoquante, choquante (les 50+ font perdre de l’argent) mais que leurs propos se modèrent au fil de la lecture. Nous aurions notamment beaucoup à apprendre des pays scandinaves.

L’économiste Vincent Vandenbergh lui-même propose deux pistes concrètes pour pallier la baisse de productivité des 50+ : leur rendre la formation continue plus accessible et prévoir une meilleure ergonomie au travail.

Mettre en exergue un seul aspect du travail (la rentabilité) est inutile et trompeur. On a constaté chez BMW, par exemple, que des adaptations des conditions de travail ont permis aux 50+ de retrouver la même productivité que leurs collègues plus jeunes. Et les entreprises évitent de se priver des atouts spécifiques des aînés : l’expertise, les compétences acquises et l’expérience de vie.

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