Envie d’acheter une propriété en Espagne? Lisez d’abord ceci !

Beaucoup de Belges sont à la chasse aux bonnes affaires pour acquérir une seconde résidence dans le sud de l’Espagne. C’est que les prix semblent actuellement très attrayants. Mieux vaut pourtant savoir quelques petites choses avant de réserver un vol pour Alicante ou Murcia!

Le Journal Het Belang van Limburg a publié l des chiffres étonnants: durant le deuxième trimestre de 2013, 1.072 Belges ont acheté une propriété en Espagne – c’est 78 % de plus que l’année précédente à la même période. Nos compatriotes représentaient ainsi 7,5% des étrangers à avoir fait le choix d’une seconde résidence au soleil espagnol. Au vu du nombre d’habitants dans notre pays, nous sommes dans le peloton de tête des grands acheteurs...

Il faut bien sûr remettre ce phénomène dans son contexte : il est dû à la crise de l’immobilier en Espagne. Ces 25 à 30 dernières années, les nouvelles constructions ont poussé comme des champignons, avant que ne déboule la crise financière et économique en Europe. De nombreux entrepreneurs sont alors tombés en faillite, de nombreux projets achevés sont restés inhabités, tandis que beaucoup d’étrangers ont revendu leur seconde résidence pour faire face à la crise.

Combien ?

Selon la Fédération espagnole des notaires, le prix de vente d’une habitation en Espagne a, en moyenne, baissé de 37% depuis le début de la crise en 2007. Sur la Costa Blanca, la Costa Almeria et la Costa del Sol (les régions les plus ensoleillées en hiver), l’offre est tellement supérieure à la demande que la baisse moyenne des prix atteint carrément 40% !

Nous avons fait une recherche sur Google, afin de connaître les prix proposés par les agences immobilières dans ces régions côtières :

  • Un appartement de vacances neuf avec une chambre, situé dans l’un de ces gros blocs d’appartements typiques de la côte espagnole, se vend désormais aux alentours de 65.000/70.000 ?. Pour un logement plus grand (2 chambres, 2 salles de bain), le prix demandé s’échelonne entre 75 et 100.000?. Ces prix comprennent généralement l’accès à une piscine commune et, parfois, le mobilier est même inclus. Mais attention : ces appartements n’offrent pas de vue directe sur la mer et sont situés  » près de la plage  » (ce qui signifie parfois une distance non négligeable).
  • Pour une villa située dans une urbanización typique plus loin dans les terres (3 à 10 kilomètres de la plage), avec piscine commune, les prix tournent autour des 140-150.000 euros. Pour ce prix, vous bénéficierez d’un logement avec deux chambres, 1 salle de bain et un parking.

Cela reste théorique, mais la plupart des spécialistes s’accordent à penser que les prix resteront bas pendant un certain temps. Même la chasse aux bonnes affaires qui se déroule actuellement ne parviendra pas à résorber l’offre trop importante et, en Espagne, le vrai bout du tunnel de la crise semble encore bien loin.

Dix conseils importants

  1. Cela tombe sous le sens : prenez le temps de vous rendre sur place pour visiter les biens mis en vente. N’hésitez pas à consulter plusieurs agences immobilières.
  2. Pourquoi ne pas séjourner dans la région du bien quelques semaines durant les mois d’hiver ? Cela vous permettra de voir si le climat local vous réussit... Ou de vérifier que votre besoin de soleil ne se traduit pas par un hiver à mourir d’ennui, ne vous donnant qu’une seule envie : revenir en Belgique.
  3. Le scénario idéal est de  » tester  » la maison ou l’appartement durant une année, en louant avant d’acheter. Cela vous permettra de constater tous ces petits défauts qu’on ne voit pas du premier coup d’oeil et de déterminer si votre futur environnement quotidien est décevant ou non. La maison est-elle assez confortable ? A quelle distance vous trouvez-vous des magasins, d’une pharmacie, des soins médicaux (hôpital, médecin, service d’ambulance...) ? Existe-t-il des balades intéressantes dans la région ? Combien de temps mettrez-vous pour revenir en Belgique ?
  4. Il peut être intéressant de faire appel à une agence immobilière belge active sur place. Ne serait-ce que pour pouvoir gérer l’achat dans votre langue maternelle et suivre plus facilement la réglementation administrative de la vente. Pour trouver une telle agence, tapez simplement  » agence immobilière belge Espagne  » dans Google. Mais si vous maîtrisez suffisamment l’espagnol, le mieux est encore de faire appel à un avocat spécialiste du secteur (recherche Google :  » abogado imobiliario « ). De cette façon, vous éviterez au maximum les mauvaises surprises (vices de construction, constructions non-conformes, demandes d’acomptes importants et très prématurés...).
  5. Avant de signer tout compromis de vente, essayez de prendre contact avec des compatriotes possédant déjà une seconde résidence dans la région. Leur expérience peut être très enrichissante.
  6. Contrairement à ce que vous pouvez parfois lire, il n’est pas toujours intéressant d’acheter une propriété en Espagne via une banque. Certes, les banques espagnoles ont effectué des saisies suite aux nombreuses faillites et mettent donc en vente beaucoup de propriétés. Mais celles-ci sont souvent délabrées, construites avec des matériaux de mauvaise qualité et/ou sont restées inoccupées durant des années.
  7. Pour une raison identique, mieux vaut privilégier les constructions récentes aux appartements ou villas déjà plus anciens.
  8. Si vous désirez une propriété avec vue sur mer, vous payerez immanquablement plus cher. N’hésitez donc pas à vous aventurer un peu plus profondément dans les terres : c’est là que se trouvent les vraies bonnes affaires.
  9. Votre future résidence secondaire sera-t-elle avant tout un investissement ou un bien pour vous-même, dont vous voudrez profiter au maximum ? Si vous voulez récupérer la somme investie en louant votre villa ou votre appartement en tant que location de vacances, il peut être intéressant d’acheter votre bien auprès d’un promoteur ou d’une agence immobilière qui, en sus, propose un service de location.
  10. Faites une projection réaliste de tous les coûts qu’engendrera cette seconde résidence : en Espagne aussi, vous devrez payer l’eau et l’énergie. Il faut également prendre en compte toutes les dépenses supplémentaires : les frais de notaire, d’avocat, l’entretien des parties communes ou de la piscine... La crise a forcé l’Espagne à augmenter les impôts : la TVA sur la construction a ainsi augmenté de 4 à 10%. Il ne faut pas, non plus, oublier l’impôt foncier et les taxes municipales. Informez-vous pour savoir si la ville où se situe le bien taxe les résidences secondaires. Et que dire de la taxe sur la valeur ajoutée, si vous désirez revendre votre bien en Espagne après quelques années ? Sachez enfin que le fisc belge est lui aussi en embuscade : vous devez déclarer toute seconde résidence à l’étranger et les éventuels revenus que vous en tirez (ceci dit, les taxes liées à cette résidence payées à l’étranger sont déductibles dans votre déclaration).

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