Emploi et aidants proches: comment concilier les deux ?

Dans la foulée de l’intérêt désormais porté au burn-out, le monde de l’entreprise commence à s’intéresser à la situation des aidants-proches, très souvent des 50+.

Comment concilier un emploi et l’aide apportée à une personne âgée ou malade ? Pas évident, après une journée de travail, et en plus de ses charges personnelles, de devoir encore faire et porter des courses, assumer du ménage, conduire chez le médecin ou chez le kiné... Pour le moment, rares sont les entreprises qui proposent des solutions pour aider les travailleurs à tout mener de front.

C’est la raison pour laquelle les organisations spécifiques, comme l’asbl Aidants Proches en Wallonie et six autres reconnues en Flandre, aimeraient faire bouger les choses. Aujourd’hui, deux de ces six organisations flamandes participent à un projet du Fonds Social Européen destiné à ce que les employeurs se fassent une idée du nombre de leurs employés concernés par l’aide à des proches.

L’une d’elles, Ons Zorgnetwerk a eu la curiosité de s’intéresser d’abord à sa propre organisation. Interpellant !  » Pas moins de 36% de nos employés sont aidants proches, soit plus d’un tiers !, s’étonne Gaby Trompet, administratrice et directrice du personnel. Et 28% d’entre eux ont pris l’initiative d’aménager leur travail sans en parler avec leur chef de service ou leur supérieur. 66% ignoraient que l’entreprise avait prévu des mesures spécifiques. La leçon, c’est que devons donc améliorer la communication. « 

 » Idéalement, il faudrait que l’entreprise dispose d’une personne qui centralise l’aide aux employés/aidants proches, analyse Hilde Weckhuysen, de Ons Zorgnetwerk, qui forme les sociétés à cette problématique. Ce « coach aidants proches  » pourrait informer le travail-leur de toutes les solutions existantes : crédittemps, aménagement de la grille horaire, aides en dehors du travail comme les service d’aide à domicile, de prêt de matériel, les centres d’accueil (de jour)... Le coach ne doit pas forcément occuper une fonction à part. Dans les grandes entreprises, c’est souvent le service prévention qui s’en charge; dans les petites structures, ce sera un membre du personnel. Cela pourrait aussi être un travailleur qui est lui-même aidant proche. « 

Que dit la loi ?

Outre la flexibilité que l’entreprise peut octroyer, la loi offre aux aidants proches nombre de possibilités d’arrêt de travail, partiel ou total.

10 jours de congé pour raisons familiales. Il s’agit de congés non payés. Vous devez en faire la demande et rentrer un certificat médical. Vous pouvez éventuellement transformer ces congés en mi-temps.

Le congé thématique. Il vous offre la possibilité d’un arrêt de travail complet, de passer à un mi-temps ou de prester 80 % de votre temps de travail pour une raison précise : soigner un membre de votre famille malade, vous occuper d’un enfant ou être présent auprès de quelqu’un admis en soins palliatifs.

Le crédit-temps avec motif. C’est le crédit-temps (total ou partiel) pris pour une raison précise : soins à un enfant, formation, soins palliatifs, présence auprès d’un membre de la famille gravement malade. Les différences entre les deux systèmes concernent principalement les conditions d’octroi, les avantages, la durée maximum... A vérifier au cas par cas le système qui vous convient le mieux à un moment donné, et qui convient le mieux à votre employeur.

– Le système de crédit-temps fin de carrière (travail à mi-temps ou à 80 %) peut aussi offrir une bonne solution.

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