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10 questions sur les fonds éthiques

Quand on ne s’y connaît pas trop en placements, on se tourne souvent vers les fonds. Autant investir de manière éthique ou durable.

Imaginons que vous vouliez investir 2.000 € en actions. Si vous achetez des actions de deux sociétés et que l’une des deux essuie un revers de fortune, vous perdez d’un coup pas mal d’argent. Si, en revanche, vous répartissez 2.000 € en actions dans une vingtaine de sociétés, vous aurez à payer pas mal de frais d’acquisition. Alors, que faire? En investissant dans un fonds vous achetez indirectement des actions de dizaines (voire de centaines) de sociétés, ce qui vous permet de mieux répartir les risques et de limiter les frais d’acquisition.

Les fonds éthiques fonctionnent comme des fonds d’investissement traditionnels, si ce n’est que la sélection des actions ou des obligations obéit à d’autres règles – en l’occurrence éthiques. Ici aussi, la répartition a son importance, même si l’éventail de sociétés est plus limité. Déterminez, en fonction de votre profil, les fonds dans lesquels vous voulez investir et le rendement que vous pouvez escompter, en tenant compte des risques afférents.

1. Est-il difficile de composer son propre fonds ?

Composer son propre fonds d’investissement est possible mais cela suppose pas mal de frais si l’on veut obtenir la même couverture qu’avec un fonds bancaire. Tout suivre de près demande du temps et une bonne connaissance du secteur dans lequel on veut investir. Cibler des fonds éthiques ou durables encore plus.

2. Comment savoir de quoi se compose le fonds ?

On trouve toutes les informations dans le Key Investor Information Document, en bref KIID, mais aussi dans le prospectus du rapport annuel. Les fonds éthiques ont aussi leur KIID, un document très clair qui vous informe sur :

– l’objectif d’investissement. Le fonds vise-t-il un rendement bien précis ? Prévoit-il le versement d’un dividende chaque année ?

– la stratégie d’investissement. Quelle est la vision et quels sont les produits sur lesquels s’appuie le fonds ? Comment détermine-t-on les actions et les obligations éthiques ?

– les frais et les taxes.

– les gestionnaires du fonds

– le profil de risque du fonds. Il se situe entre 1 (le minimum) et 7 (le maximum).

Chaque fonds s’accompagne d’un prospectus reprenant toutes sortes d’informations détaillées. Vous pouvez en faire la demande à votre banquier ou à l’intermédiaire financier ou, tout simplement, télécharger le document sur internet.

Vous voulez contrôler le sérieux des gestionnaires du fonds ? Procurez-vous le rapport annuel (ou biannuel). Faitesen la demande à votre banquier, à l’intermédiaire financier ou directement au gestionnaire au fonds.

3. Peut-on savoir où va réellement son argent et à quoi il sera utilisé ?

Ce n’est possible que pour des projets tout à fait concrets, par exemple les énergies vertes à petite échelle. Dès qu’il y a un maillon intermédiaire, une partie de l’argent s’en va en frais de fonctionnement. La situation devient alors moins claire. Si vous investissez dans des fonds bancaires, vous dépendez des critères qu’ils veulent bien remplir et de la rigueur de l’ensemble. On n’est jamais à l’abri d’un problème. Parce que l’on néglige de vérifier tout de suite la teneur précise des investissements, que les critères sont incomplets ou soumis aux évolutions sociales.

4. Quel est le montant mensuel minimum à verser ?

La plupart des banques proposent des formules avec versement, par exemple, de 25 € par mois dans un ou plusieurs fonds. Y compris des fonds durables. Les fonds vous permettent d’investir de petites sommes dans des produits variés, et donc de limiter les risques.

5. Quid si l’une des sociétés fait faillite ? La remplace-t-on ? Et est-on averti par la banque ?

Si l’un des sociétés du fonds tombe en faillite, elle est remplacée par une autre. En général, un des gestionnaires au moins voit arriver la faillite, car il suit le cours des actions au jour le jour et aura sans doute vendu à temps. Si, malgré tout, l’une des centaines de sociétés composant le fonds fait faillite, vous n’en serez pas averti, car les effets seront négligeables.

6. Les fonds ont-ils une date de péremption?

Dans certains cas, oui. Le fonds cesse d’exister à une date précise et les investisseurs sont remboursés. La somme dépend de la valeur – à ce moment donnédes produits dans lesquels le fonds a investi. Mais tous les fonds n’ont pas une date butoir, c’est même très rare pour les fonds éthiques. En l’absence de date butoir, vous décidez vous-même du meilleur moment pour vous retirer.

7. Peut-on bien répartir ?

Si on veut investir uniquement dans des entreprises éthiques/durables, on pèche évidemment dans un étang plus petit parce que de très nombreux produits et entreprises sont exclus. Or on sait que le principe de base de tout investissement est : répartir, répartir, répartir !

« D’un autre côté, on voit que les critères éthiques et durables mènent à des offres et des entreprises qui tiennent déjà compte de tendances qui prendront probablement de l’ampleur à l’avenir : rémunération correcte, fiscalité équitable, absence de pollution, investissement dans le renouvelable plutôt que dans la pure consommation », nuance Patrick Claerhout. « C’est pourquoi je suis convaincu qu’à long terme, le risque est en fait moindre qu’avec des placements qui ne sont pas éthiques/durables. Si la législation devait se durcir, ils sont déjà prêts tandis que les autes entreprises devraient consentir à de gros investissements ou supporter des amendes. »

8. Peut-on influencer la composition du fonds?

Après avoir fait l’acquisition d’un fonds, on participe très peu à sa gestion. Tout actionnaire a le droit d’assister à la réunion annuelle mais en tant que menu fretin, on n’a guère voix au chapitre. Le type d’actions ou d’obligations dans lesquelles on peut investir est déterminé en amont par le gestionnaire de fonds. Vous pourriez, en principe, demander qu’une entreprise que vous jugez peu éthique soit retirée du fonds mais, dans les faits, il y a très peu de chance que l’on vous suive. Même au sein d’un fonds qui se veut éthique ou durable, car il faut compter avec la rigidité des critères d’intégration.

9. Connaît-on le nombre de sociétés impliquées ? Et leur nom ?

Non, elles sont souvent plusieurs centaines. Et ce nombre peut évoluer (légèrement) chaque jour. Sur son site internet, votre banque mentionne pour chaque fonds le top 10 des positions les plus importantes : les actions (en cas de fonds d’actions) qui attirent le plus d’investissements. Le prospectus donne un aperçu des secteurs d’actions ou des monnaies dans lesquels le fonds investit.

10. Quelles sont les banques qui proposent des fonds éthiques/durables ?

Vous pouvez vous adresser à Argenta, Axa, BNP Paribas Fortis, Belfius, Crelan, ING, KBC, Degroof Petercam, bpost bank et Triodos.

Par Wim Annerel

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