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Médicaments ou volant ? Il faut choisir !

L’alcool et les drogues ont un impact sur les capacités de conduite. Mais certains médicaments sont aussi susceptibles d’altérer votre réactivité au volant.

Sirop contre la toux à la codéine, antidouleurs, antihistaminiques, gouttes ophtalmiques... Tant de médicaments susceptibles de réduire votre aptitude à conduire un véhicule. Leurs effets sont comparables à ceux de plusieurs verres d’alcool.  » On ignore généralement leur impact potentiel alors que, selon les dernières études, 3 à 4% (soit 1.500) des accidents de la route sont dus à la consommation de médicaments « , analyse le Dr Peter Vander Eeckt du centre d’aptitude à la conduite Cara. En Belgique, 6% des conducteurs prennent le volant au moins une fois par mois sous l’influence de somnifères ou de calmants.

Pas tous égaux

L’institut belge pour la sécurité routière Vias plaide pour un avertissement explicite sur la boîte des médicaments, comme c’est déjà le cas en Scandinavie. À l’heure actuelle, on doit généralement lire toute la notice pour connaître les effets secondaires indésirables. La répartition des médicaments en quatre catégories – de sans aucun effet à potentiellement très dangereux – devrait rendre le message plus clair.

Contrairement à l’alcool pour lequel il existe un taux précis au-delà duquel on n’est plus autorisé à prendre le volant, la limite est plus nuancée dans le cas des médicaments.  » Tout le monde ne réagit pas de la même façon aux médicaments, constate le Dr. Vander Eeckt. Certains se sentent vaseux après avoir pris un anti-inflammatoire alors que d’autres ne ressentent pour ainsi dire aucun effet secondaire après l’absorption d’un médicament de catégorie 2. Outre la sensibilité personnelle, d’autres facteurs jouent également comme les maladies (diabète, maladies cardiovasculaires...), la condition physique, l’âge, la rapidité d’absorption par l’organisme mais aussi l’accoutumance. Le risque de réactions indésirables comme la somnolence est le plus élevé au début d’un nouveau traitement. Si vous prenez ce médicament depuis un moment, le corps s’y habitue et réagit moins fort. « 

Quelles réactions ?

Parmi les effets secondaires potentiellement dangereux, citons la somnolence, le manque d’attention, les troubles de la coordination et de concentration, la baisse de vigilance et de réflexes.  » L’alcool et la prise d’autres médicaments renforcent les effets indésirables. Il peut aussi y avoir interaction avec certains aliments.  » La somnolence se constate assez facilement, contrairement aux autres effets.  » D’où la nécessité de sensibiliser l’entourage qui peut intervenir et vous dissuader de prendre le volant. « 

Quels médicaments ont un impact ?

CATÉGORIE 0 : Aucun effet sur la faculté de conduite.

  • Antidouleurs et antipyrétiques à base de paracétamol (par ex. Dafalgan, Panadol, Paracetamol, Perdolan, Algostase...)

CATEGORIE 1: Légers effets négatifs possibles.

  • Antiviraux (par ex. Aciclovir et Zovirax)
  • Anti-inflammatoires (par ex Nurofen, Ibuprofen, Diclofenac...)
  • Antidouleurs légers à base de codéine (par ex. Paracetamol codéine)
  • Antitussifs à base de codéine (par ex. Bronchosedal codéine)
  • Médicaments réduisant la tension comme les bêta-bloquants et les inhibiteurs ACE (par ex. Atenolol, Tenormin, Bisoprolol, Emconcor, Carvedilol, Metoprolol, Nebivolol, Nobiten, Inderal, Propranolol, Captopril, Enalapril, Renitec, Fosinil, Lisinopril, Zestril...)

CATÉGORIE 2 : Effets légers à moyens sur la faculté de conduite.

  • Antidouleurs moyens (par ex. Paracétamol codéine, plus de 20 mg)
  • Antiallergiques ou antihistaminiques (par ex. Zyrtec, Cetirizine, Loratidine, Levocetirizine, Xyzall...)
  • Relaxants musculaires (par ex. Baclofen, Zirdalud...)
  • Gouttes ophtalmiques contre le glaucome (vue diminuée)
  • Antidiabétiques (par ex. insuline)

CATÉGORIE 3 : Effets négatifs sur la faculté de conduite.

  • Antidouleurs puissants (par ex. Tramadol, Contramal, Dolzam...)
  • Antidépresseurs (par ex. Citalopram, Paroxetine, Redomex, Duloxetine...)
  • Tranquillisants, somnifères et calmants (bv. Oxazepam, Lorazepam, Temesta, Alprazolam, Xanax...)
  • Antiépileptiques (par ex. Valproate, Depakine, Levetiracetam, Keppra...)

Cette liste n’est pas exhaustive. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.

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